Homélies pour des funérailles


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C’est Hélène qui nous réunit aujourd’hui pour son départ vers notre père du ciel. Tu avais 103 ans et tu as vécu dans ta maison jusqu’à la fin. Bravo. Tu avais une très forte volonté, tu étais tenace et je pense que cela n’a pas été facile tous les jours pour toi d’éduquer seule tes six enfants quand Noël était absent. Tu as découvert les voyages plutôt à la fin de ta vie, le Vietnam, la Grèce, l’Egypte, le Canada, la Thaïlande. Tu étais secrète, et tu n’exprimais que très rarement ce que tu pensais… Pour autant ta vie était un vrai témoignage en acte. Ce que tes enfants retiennent de toi, c’est une maman qui priait tous les jours, qui priait avec son chapelet, qui faisais des pèlerinages pour que son mari revienne. Tu étais très fière de ta famille, enfants et petits-enfants. Quatre générations en tout se retrouvaient chaque année à ton anniversaire… Tu laisseras de beaux souvenirs et c’est le plus important.

Son époux s’appelait Noël, nous avons également une pensée pour lui aujourd’hui, ils ont eu six magnifiques enfants, Jean-Noël, Marie-Thérèse, Anne-Paul, Michelle, Marylène et enfin Patricia. Quand un être cher vient à mourir, ce que nous faisons spontanément, et à juste titre, c'est évoquer le souvenir des événements les plus marquants, les plus chargés d'émotion, que nous avons pu vivre avec le défunt. Les premiers chrétiens l'ont certainement fait pour Jésus et pour les apôtres. Nous l'avons fait aussi pour Hélène.
Aujourd'hui, la Parole de Dieu nous invite pourtant à effectuer un exercice d'un autre style. Nous tourner également vers DIEU !

« Le jour viendra où… le Seigneur Dieu essuiera les larmes sur tous les visages. » Ce sont des promesses bien consolantes. Alors que la peine nous touche, à cause du départ d’Hélène, nous nous tournons résolument vers l’avenir, vers ce jour promis par le Seigneur où Il nous apportera toute consolation. Tant que nous sommes ici-bas, sur terre, les joies et les peines s’alternent et s’entremêlent : mais nous croyons que nous sommes foncièrement appelés à nous épanouir dans ce monde nouveau, le royaume de Dieu, où tout est joie. Levons donc les yeux vers le Ciel, et sentons l’amour de notre Père qui nous attire vers Lui : « Voici notre Dieu, … en lui nous espérions ; exultons, réjouissons-nous : il nous a sauvés ! » Dans Sa tendresse, Il prépare un festin succulent, tel un bon père de famille qui veut rassembler tous ses enfants dans la joie. Comment ne pas penser, par cette image, aux repas succulents qu’Hélène préparait avec amour, pour réjouir sa famille ? Nous pouvons espérer qu’elle est désormais aussi bien servie et accueillie auprès de Dieu, qu’elle a su servir et accueillir les autres ici-bas. Car ces moments de joie familiale ne sont pas que dans notre passé, ils sont autant de signes prophétiques de la joie qui nous attend. « Celui qui vient à moi, je ne vais pas le jeter dehors. » Les paroles de Jésus sont elles aussi remplies d’espérance : elles nous confirment que Sa bonté aura le dernier mot. Le lien mystérieux que le Seigneur a établi avec Hélène, au jour de son baptême, ce lien qu’elle a essayé de cultiver tout au long de sa vie de croyante, Jésus ne l’oublie pas : nous pouvons compter sur Sa fidélité. A l’heure de leur grande rencontre, Il accueille avec bienveillance tout le bien qu’elle a essayé d’exprimer dans sa vie, tout l’amour qu’elle a répandu autour d’elle, car ce sont autant de signes qu’Hélène faisait vraiment partie de ceux que le Père Lui avait donné. Hélène nous a montré le chemin. Chaque jour il est nécessaire de prendre du temps pour prier, pour lire la Parole de Dieu, d’aller à la messe… Ainsi notre vie deviendra prière, nous vivrons alors pleinement de l’Évangile. Et si nous parlions du présent ? Nous sommes en 2025 et le Seigneur nous envoie des signes de sa résurrections mais savons-nous les écouter ? voici un petit témoignage personnel que j’aimerais vous partager, en tant que diacre je participe à la préparation au baptême, et une amie m’a conseillé de lire « et si le ciel existait pour de vrai », c’est l’histoire vraie d’un petit enfant, Colson qui a frôlé la mort à 5 ans pendant quelques heures, vers ses 8 ans environ il s’est mis à dire des choses sur cette période. Il a dit être monté au ciel et y avoir rencontré Jésus. Et, petit détail important, le petit Colson a remarqué qu’au ciel tout le monde est jeune. On monte au ciel avec notre jeunesse retrouvée , une jeunesse éternelle. Si je vous témoigne de cela c’est qu’en préparation au baptême, un soir, juste après avoir lu ce livre, une jeune maman me dit : « Vous savez, votre témoignage me touche beaucoup, car ma fille de 10 ans est décédée à l’hopital et dans sa chambre le jour de son départ vers le ciel, seule dans sa chambre, elle m’a dit : « maman il y a plein de gens derrière toi » Sa maman a joué le jeu et lui a dit : « tu as peur ? tu veux que je leur demande de partir ? » Elles étaient seules toutes les deux, et la petite fille lui a répondu : « non maman, ils sont jeunes et ils me sourient ; ils ne me font pas peur ! » Cette petite fille est décédée peu de temps après cela. Pour le passage vers le ciel, ils étaient venus la chercher. Dieu ne nous abandonne pas il nous envoie ses anges gardiens pour notre passage vers le ciel.

C’est pourquoi nous devons donner beaucoup d’amour de notre vivant, car nous emportons au ciel nos bonnes actions mais surtout ce qu’il y a de beau en nous.
Hélène ton cœur était certainement à lui seul aussi grand que celui de tous ceux et de celles qui t’aimaient. Ta v
ie n’a sans doute pas toujours été un long fleuve tranquille, mais tu as su vivre ta vie paisiblement aux côtés de Noël et maintenant tu nous quittes en silence, pour aller rejoindre ton époux et tous ceux et celles qui nous ont précédés dans le royaume du ciel.

(L’assemblée se lève)

Nous pouvons terminer ensemble cette homélie en demandant au Seigneur de renouveler notre FOI, chacun personnellement, en cœur à cœur avec Dieu

Merci, Jésus, pour ce temps de prière, pour ma foi qui me fait vivre. Merci d’avoir donné ta vie pour moi. Jésus, donne-moi le désir d’allumer la lumière de l’amour dans le cœur de chacune des personnes que je vais rencontrer aujourd’hui. Sers-toi du petit instrument que je suis pour le salut des âmes.

Amen !


Tony AUBERT, diacre permanent

Février 2025