Contexte
: homélie en prison
Puisque
nous
avons échangé sur le texte d’évangile et que ce texte d’évangile n’a pas
vraiment besoin de commentaires tant les images viennent facilement, je
vais reprendre
avec vous le premier texte pour continuer d’éclairer notre partage.
Le
prophète
Malachie s’adresse au peuple juif qui est revenu à Jérusalem.
La
ville
est en train d’être reconstruite après l’exil au royaume de Perse.
Mais
le
peuple ne sait toujours pas si l’alliance proposée par Dieu et rompue
plusieurs
fois par le peuple, peut être reprise. Il s’interroge :
pouvons-nous
revenir vers Dieu pour qu’il nous pardonne nos fautes, et que nous
remarchions
avec lui dans l’alliance qu’il nous propose ?
Le
prophète
Malachie a des paroles de réconfort, mais ces paroles appellent surtout
à une
conversion du cœur. Il dit au peuple :
« Qui pourra rester debout lorsqu’il se
montrera ?
Il s’installera pour fondre et purifier :
il purifiera les fils de Lévi,
il les affinera comme l’or et l’argent ;
ainsi pourront-ils, aux yeux du Seigneur,
présenter l’offrande en toute justice. »
Être
purifié, c’est être neuf à nouveau.
Pour
cela,
nous demandons au Seigneur de nous éclairer, de nous montrer nos torts
et de
nous corriger et de lui demander pardon.
Être
affiné
comme l’or et l’argent, c’est, à un moment, accepter de reconnaître
qu’il y a quelque
chose de précieux en nous. Parfois, nous sommes aveuglés par notre
péché, et
nous ne le voyons pas.
Alors
:
« le Seigneur que vous cherchez.
soudain viendra dans son Temple »
Quand il entre dans le Temple, nous l’avons écouté dans
l’évangile, ce Seigneur est un nouveau-né.
Pas besoin de lever les portes et les frontons.
Quand il entre dans le Temple, c’est aussi une manière de
parler de notre corps.
Alors peut-être, lever les portes, c’est élargir l’espace de
notre cœur car il a besoin de place pour agir.
Ce Seigneur n’a qu’un désir : venir à notre rencontre,
venir
nous rencontrer dans ce qui fait qui nous sommes, et aussi dans ce qui
fait notre
quotidien.
S’il désire venir à notre rencontre, c’est toujours dans le
respect
et la bonté envers nous.
Et surtout, avec beaucoup d’espérance, comme les paroles du
vieillard
Siméon et de la prophétesse Anne.
Il veut nous dire combien nous avons du prix à ses yeux.
Chacun de nous. Quelle que soit notre vie passée. Il veut nous aider à
voir l’or
et l’agent qui sont déposés au fond de notre cœur.
L’or
et
l’argent que j’ai reçus, je te les donne Seigneur.
Car je
sais
que tu sauras en faire quelque chose de beau et d’utile,
pour
moi,
mais aussi pour ceux qui m’entourent : ma famille, mes codétenus,
les
surveillants, et ceux qui viennent à ma rencontre.
« Alors, l’offrande de Juda et de Jérusalem
sera bien accueillie par le Seigneur. »
Amen.
Michel BERDAH, diacre permanent
2 février 2025