Commentaire d'évangile

Évangile selon St Luc
Lc 20, 27-40

Temps Ordinaire
33ème semaine,

Samedi 25 novembre 2023
Année A


Jésus répondit aux Sadducéens : « Les enfants de ce monde prennent femme et mari.
Mais ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir
et à la résurrection d’entre les morts ne prennent ni femme ni mari,
car ils ne peuvent plus mourir : ils sont semblables aux anges, ils sont enfants de Dieu et enfants de la résurrection. 


Vous connaissez comme moi ces personnes qui ont perdu leur conjoint, et qui vous disent : je continue de prier avec lui, avec elle ; je lui confie mes soucis quotidiens et elle m’éclaire ;  il me manque, mais je sais qu’il est toujours près de moi ; elle m’a quitté, mais elle veille sur moi là-haut, elle est proche de moi… Nous sommes encore unis dans le mariage, mais autrement.


Comment penser que tous les liens affectifs que nous avons tissés ici-bas ne se retrouveront pas après la mort ? Comment imaginer que tout ce que nous avons construit de vrai, de beau, de bon … disparaîtra après la séparation de la mort ?


Comment croire que nous ne retrouverons pas au Ciel toute l’affection vécue avec ceux qui nous étaient les plus chers, et dont la séparation nous déchire le cœur : notre conjoint, nos parents, un enfant, un ami…


Les interlocuteurs de Jésus lui racontent une histoire « à mourir debout » pour ridiculiser l’idée de résurrection. Et la réponse de Jésus peut nous troubler : le mariage serait-il dissout par la mort ?


A bien l’écouter cependant, Jésus affirme la résurrection des morts.

Mais il nous fait comprendre que « le monde à venir » n’est pas le recommencement de ce monde, une copie, ou comme « un jour sans fin » qui se répéterait indéfiniment.


Depuis notre naissance, nous sommes des êtres de relation.

Mais nos relations et nos amours actuels ne sont pas toujours à la hauteur du Ciel.


La mort nous fait entrer dans un autre ordre de relation, non plus limité à ceux qui nous entourent dans l’espace et dans le temps, mais ouvert à l’éternité de Dieu, notre Créateur, qui est lui-même une dynamique de relations, une communion d’amour, pleine, et entière.


Tout ce qui a été vécu sur terre ne disparaîtra pas ; l’amour reçu et donné demeure pour l’éternité ; de même, les liens tissés ne sont pas anéantis, mais ils seront transfigurés, totalement débarrassés de toute scorie, de toute ombre, de toute limite ou étroitesse.


Cette union d’amour avec Dieu, c’est le but de notre vie ; 

Toute notre existence en est la préparation, quelle que soit notre état de vie.


Notre Sauveur, le Christ Jésus, a détruit la mort ; il a fait resplendir la vie par l’Évangile.


En parlant de son Père, Jésus nous dit : « Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants ». Tous, en effet, vivent pour lui.


Amen


Emmanuel MÉRIAUX, diacre permanent



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