Jn 6, 16-21Temps pascal
2ème semaine
Samedi 30 avril 2022,Année C
Nous connaissons bien cet épisode
de Jésus qui marche sur la mer. Même les incroyants dans notre culture
occidentale le connaissent ; ça fait partie des images que l’on associe
à Jésus même si on n’a jamais lu les évangiles. Nous venons de
l’entendre ici dans l’évangile selon Saint Jean.
Dans la version proposée par St
Marc, Jésus marche sur l’eau pour rejoindre ses disciples qui se
débattent avec les rames, car le vent leur est contraire. Et dès qu’il
monte avec eux dans la barque, le vent tombe.
Nous connaissons mieux encore la
version racontée par Saint Matthieu dans son chapitre 14. Matthieu
ajoute un détail : Pierre veut rejoindre Jésus. Il descend de la barque
et commence à marcher lui aussi sur l’eau, mais il prend peur et
commence à couler, quand Jésus le saisit par la main et le sauve en lui
disant « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? »
Mais ici, dans la version de
l’évangile de Jean que nous lisons aujourd’hui, la fin de l’histoire
est différente : « Les disciples voulaient le prendre dans la
barque ; aussitôt, la barque toucha terre là où ils se
rendaient. »
Ces trois évangélistes nous
rapportent cet épisode chacun à leur manière, avec chacun un message
différent, spécifique en fonction de l’intention de l’auteur et des
lecteurs auxquels il s’adresse. Le même événement vécu par les
disciples constitue donc le support de trois messages différents.
Quel est donc le message de Saint Jean ?
« C’était déjà les ténèbres,
et Jésus n’avait pas encore rejoint ses disciples » nous dit-il.
La barque… Les vents contraires et la mer agitée… Les ténèbres… la peur
des disciples… l’attente de Jésus… tous ces ingrédients sont des
symboles assez facilement repérables, tant ils sont fréquents dans le
Nouveau Testament : la barque, c’est l’Eglise ; les vents contraires,
la mer agitée, ce sont les épreuves, l’adversité, les difficultés que
rencontrent les chrétiens. Les ténèbres, l’absence de lumière, c’est
l’homme sans Dieu. Et sans Dieu, l’homme confronté aux épreuves, aux
difficultés, éprouve la peur, ne trouve pas de sens à la vie.
« Alors, ils furent saisis de peur » nous dit St Jean.
Dès qu’ils reconnaissent Jésus,
ils veulent le prendre avec eux dans la barque. Ils savent qu’avec lui,
ils seront plus forts contre les épreuves. Ils ont confiance en sa
puissance. Ils désirent sa présence à leurs côtés. Une manière
d’exprimer la foi qui les anime. C’est la fin de ce passage :
« Les disciples voulaient le prendre dans la barque ; aussitôt, la
barque toucha terre là où ils se rendaient. »
Jésus n’a pas besoin de faire
quoi que ce soit. Leur seul désir d’embarquer Jésus avec eux leur
permet d’atteindre le but. Aussitôt, même.
Comme à chaque fois,
L’évangéliste Jean nous a raconté une histoire dans le but de fortifier
notre foi, nous aider à croire. A de nombreuses reprise tout au long de
son évangile, il précise que ce qui vient de se passer, c’est
« afin que vous croyiez ». Ici, il nous donne une preuve de
plus de l’efficacité de la foi : Il me suffit de désirer la présence de
Jésus à mes côtés pour qu’aussitôt, j’atteigne mon but. Et quel est mon
but ultime, sinon de vivre en présence de Dieu ?
Daniel BICHET, diacre permanent.
Commentaire diffusé sur Radio Fidélité, radio chrétienne de Nantes.
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