Commentaire d'évangile
Évangile selon St Jean Jn 1, 29-34Temps Ordinaire
2ème semaine
Dimanche 16 Janvier 2011 Année ADans
l’Évangile de ce jour, saint Jean nous raconte autrement le baptême de
Jésus par rapport au récit de dimanche dernier (Mt 3, 13-17). Dès le
début Jean-Baptiste voit dans le personnage de Jésus son action
sacrificielle s’accomplissant pour le bien de l’humanité (Jn 1, 29).
Jésus est l’Agneau eucharistique consommé pour la rémission des péchés
à l’image d’Abraham prêt à offrir à Dieu son fils Isaac en holocauste
(Gn 22, 1-14).
“ Derrière moi vient un homme qui a sa place
devant moi, car avant moi il était. ” (Jn 1, 30). Ce verset nous révèle
tout d’abord l’humilité de Jésus dans sa condition humaine vis-à-vis de
Jean-Baptiste et de l’homme plus largement puis révèle ensuite le
mystère de son origine. Depuis le buisson ardent, Dieu dit à Moïse : “
Je suis celui qui est. ” (Ex 3, 14). Jean-Baptiste conclu sa parole en
associant sa mission sacramentelle du baptême d’eau avec celle du
Christ afin que le dessein de Dieu se manifeste au peuple d’Israël.
Quel est ce dessein ? Saint Matthieu nous en apporte la réponse dans
son Évangile : “ … c’est de cette façon que nous devons accomplir
parfaitement ce qui est juste. ” (Mt 3, 15).
J’aimerai citer ici
un bel extrait d’homélie de Frère Dominique de la communauté Famille de
saint Joseph (diocèse de l’Hérault) : “ … Jean-Baptiste est un prophète
ayant su discerner la nouveauté et la présence de Dieu parmi les
hommes. Mais comment a-t-il reconnu Dieu enfoui dans l’humanité ? Ses
paroles sont intrigantes puisqu’il avoue lui-même : ‹ je ne le
connaissais pas › (Jn 1, 31). L’affirmation nous semble curieuse
puisque nous savons que Jésus et Jean-Baptiste étaient cousins et parce
que nous avons entendu le récit de la Visitation où Jésus et
Jean-Baptiste se rencontrent pour la première fois. Pourtant il insiste
et il répète : ‹ je ne le connaissais pas ›.
Pour comprendre, il
nous faut tenir ensemble les deux éléments précédents : Jean-Baptiste
discerne le jour de l’accomplissement des prophéties et il identifie
son cousin Jésus comme l’Agneau de Dieu. Il discerne, c’est-à-dire
qu’il observe la réalité à la lumière de l’Esprit. Jean-Baptiste n’est
pas une marionnette répétant ce qu’il a lu dans Isaïe. Jean Baptiste
lit et relit l’Écriture, il lit et il relit les prophètes, jusqu’à voir
comment chaque parole, écrite par d’autres il y si longtemps, en fait
émerger une autre. Il repère le fil rouge de l’Esprit Saint qui fait
que chaque Parole en signale d’autres par allusion et les représente. ”
Que
faut-il penser de ce témoignage apporté par Jean-Baptiste ? La foi en
Dieu peut s’ancrer dans notre cœur dès le moment où nous acceptons de
suivre le fil conducteur de l’Esprit Saint reçu au baptême et en
méditant avec persévérance la Parole du Seigneur à travers la sainte
Écriture. Cela est l’itinéraire authentique du chercheur de Dieu, du
chercheur de la Vie éternelle. La première lecture de ce dimanche se
conclut par la magnifique Parole du Seigneur “ … je vais faire de toi
la lumière des nations, pour que mon Salut parvienne jusqu’aux
extrémités de la Terre. ” (Is 49, 6).
David-Marie GESTALDER, catéchumène.
retour vers l'accueilretour vers l'index des commentaires