Commentaire d'évangile

Évangile selon St Marc
Mc 16, 15-20

Temps Pascal
2ème semaine

Lundi 25 avril 2022
Année C


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        Nous venons d’entendre la fin de l’évangile de Marc. C’est par l’ascension de Jésus et l’envoi de ses apôtres en mission que l’évangéliste termine son livre. C’est comme à la messe : la dernière parole est un envoi en mission : « allez dans la paix du Christ ! ». La nouvelle traduction du missel romain permet désormais au diacre de dire aussi « Allez en paix, glorifiez le Seigneur par votre vie », ou encore « allez porter l’évangile du Seigneur ». Dans tous les cas, c’est toujours un envoi en mission. D’ailleurs, le mot « messe » vient de missa, cet envoi qui, en latin, se disait « ite, missa est » grosso-modo : « allez, c’est le temps de la mission ».
Avouons-le, nous ne nous sentons pas toujours concernés quand nous lisons ce passage de l’évangile de Marc. Jésus envoie ses 11 apôtres, c’est leur affaire ! Mais au fond de nous, nous savons bien que cette parole est toujours d’actualité, elle est pour nous, aujourd’hui. Car tous, par notre baptême, nous sommes missionnés, nous sommes missionnaires.
        Jésus nous envoie en mission d’évangélisation, qui est devenue la raison d’être de l’Église : « Allez dans le monde entier. Proclamez l’Evangile à toute la création » nous dit-il. C’est on ne peut plus clair !
        Ce final de l’évangile de Marc devrait nous conforter dans la mission où Jésus nous envoie. Ça se passe plutôt bien pour ses apôtres : ceux qu’ils ont convertis expulsent les démons, peuvent prendre des serpents dans leurs mains ou boire un poison mortel sans ressentir aucun mal ; ils guérissent aussi les malades. Il faut dire que le Seigneur travaillait avec eux, nous dit Saint Marc. Alors, ils devaient être assez efficaces !
        Si nous-mêmes avions conscience que Dieu travaille avec nous, nous aurions certainement moins peur de la mission qui nous est confiée. Il y a à cette peur plusieurs raisons. La première est sans doute que nous confondons mission et évangélisation  avec prosélytisme, qui n’est pas un terme péjoratif à l’origine, mais qui l’est devenu dans notre société laïque. Le mot est mal perçu. Il fait parfois penser à la colonisation, autre mot tout à fait neutre au départ, qui est devenu lui aussi très négatif. Ces deux notions conduisent aujourd’hui à penser la mission comme une façon de contraindre les personnes à devenir croyants contre leur gré. Ce qui, évidemment, est un énorme contresens. Une autre cause à notre peur de la mission est certainement la plus évidente : la mission, c’est dangereux ! L’évangélisation nous oblige à sortir de nous-mêmes, pour risquer une parole, un geste, une action auprès de ceux qui ne connaissent pas Dieu. Et si certains sont indifférents à nos paroles, d’autres y sont franchement hostiles. Mais si nous croyons, nous savons que Jésus nous envoie son Esprit Saint : « Le Seigneur travaillait avec eux et confirmait la Parole par les signes qui l’accompagnaient. »
        Alors, n’hésitons plus ! Jésus nous envoie, l’Eglise nous y appelle, le pape François nous veut « en sortie », et Dieu travaille avec nous ! Voilà suffisamment de bonnes raisons pour nous mettre en route !

        Daniel BICHET, diacre permanent.
        Commentaire diffusé sur Radio Fidélité, radio chrétienne de Nantes.



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