Le Vendée Globe est une course à
la voile
autour du monde, en solitaire et sans escale.
Le temps de l’Avent est une
marche vers
Noël en 4 étapes et en Eglise.
Tout le contraire me
direz-vous ? Peut-être
pas.
Les navigateurs du Vendée Globe
sont
partis le 10 novembre dernier pour 80 jours de course (environ), seuls,
pour un
tour du monde décrit comme l’Everest de la course au large. Plutôt
difficile. D’ailleurs
elle n’est organisée que tous les 4 ans.
Comme chaque année, nous sommes
partis
dimanche dernier, pour une marche de préparation à Noël, marche avec
étapes
pour nous encourager et nous éclairer sur ce chemin.
On dit parfois que l’Avent c’est
le Carême
avant Noël. S’il y a une notion de préparation, l’Eglise ne nous demande
pas
des choses insurmontables. La prière, le partage et le pardon ne sont
pas mis
en avant de la même manière.
D’ailleurs nous voyons bien que
les textes
proposés n’ont pas la même teneur.
Aujourd’hui, les textes nous
parlent de retour
joyeux, avec Baruc et le psaume 125. St Paul admire et encourage la Foi
des
Philippiens. Et l’Evangile…
Ah ! L’Evangile est un peu
différent.
Après les visions de fin du monde
de
dimanche dernier, nous voici au début de l’Evangile de St Luc.
Il nous parle d’abord de
géopolitique :
Où se situe son récit : et il cite des provinces juives et des
provinces païennes :
Tiens déjà une ouverture au monde !
Il recense le pouvoir politique
et
religieux. D’ailleurs à peu de choses près, ce seront les mêmes qui
seront
acteurs dans le procès et la mort de Jésus : clin d’œil de
Luc : le
début et la fin.
Puis l’évangéliste nous présente
Jean
Baptiste avec les Paroles du livre d’Isaïe qui nous parlent de
l’Espérance du
peuple de Dieu dans son Exil à Babylone.
« Préparez le chemin du
Seigneur, rendez
droits ses sentiers. Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute
colline
seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les
chemins
rocailleux seront aplanis ; et tout être vivant verra le salut de
Dieu. »
Les mêmes paroles que celles de
Baruc : « Dieu
a décidé que les hautes montagnes et les collines éternelles seraient
abaissées, et que les vallées seraient comblées : ainsi la terre sera
aplanie, afin
qu’Israël chemine en sécurité dans la gloire de Dieu. »
A part l’Evangile, tous les
textes nous
parlent de joie. Ce n’est pas tout à fait comme dimanche prochain,
dimanche de gaudete,
dimanche de la joie, mais tout de même, ce n’est pas le sac et la cendre
du
Carême.
C’est une marche de préparation
joyeuse :
on y trouve presque les accents du psaume 121 : « notre
marche
prend fin devant tes portes, Jérusalem ! »
Car le temps de l’Avent est une
double préparation :
-
Préparation
à
la naissance de Jésus, l’Incarnation de Dieu dans l’humanité pour vivre
avec
nous.
-
Préparation
à
notre entrée dans la Jérusalem céleste au retour triomphal de Jésus, à
la fin
des temps.
La future maman est certes
fatiguée par
les dernières semaines de sa grossesse, mais l’évènement qui se prépare
est
plein d’espérance et de joies.
Et l’arrivée devant les Portes de
Jérusalem
où le Christ nous attend depuis toujours, c’est la fin du chemin, le
retour à
la maison, quand « notre bouche sera pleine de rires, et
nous
pousserons des cris de joie. »
Vous savez c’est comme dans
l’expression « le
cheval qui sent l'écurie » ; pour parler d'un cheval ayant
noté grâce
à ses sens que l'on se rapprochait de l'écurie, et qui hâte sa course
pour y
rentrer rapidement. Et les soucis du parcours sont vites oubliés.
La préparation des voiliers du
Vendée
Globe, la technique, le matériel, les consultants ne sont là que pour la
course,
et toutes les galères de la préparation ou de la course elle-même, tout
disparait à l’arrivée au port.
Pourtant autour de nous, ce n’est
pas la
joie. Notre monde semble courir à sa perte : le bruit des armes est
partout,
la pauvreté grandit, les dirigeants du monde paraissent ne rien voir, ne
rien
entendre.
Baruc prêchait, tout comme Isaïe
dans une
période de découragement et de morosité : voilà une belle leçon de foi
et
d’espérance pour nous : tous les drames de notre temps, quels qu’ils
soient, ne
doivent pas entamer nos énergies... Au contraire, ils doivent les
décupler.
D’ailleurs regardez comme la
réouverture
de la Cathédrale Notre Dame de Paris réjouit et réchauffe les cœurs
partout.
Après l’incendie, la ruine, le désespoir, par l’enthousiasme, l’énergie
et la
volonté de nombreuses personnes, la lumière rejaillit.
Les concurrents du Vendée Globe
sont seuls.
Pourtant ils savent qu’ils sont soutenus, encouragés par une foule de
gens. Et
lorsqu’ils vont entamer leur remontée de l’Océan Atlantique, les
supporters
virtuels auront l’impression de les accompagner.
Et nous ? Nous sommes aussi
en Eglise
pour nous encourager, porter les plus faibles, par nos prières et nos
actes,
pour que tout le monde franchisse les portes de la Jérusalem d’en haut,
dans la
joie de nos retrouvailles avec l’Eglise éternelle.
Demain nous fêterons Marie dans
la fête de
L’Immaculée Conception, Marie qui a attendu la naissance de son enfant
dans la
joie et l’inquiétude ; mais qui dans l’espérance, a garder
confiance dans
l’avenir en Dieu.
« Tout ravin sera comblé,
toute
montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux
deviendront droits,
[…] et tout être vivant verra le salut de Dieu. »