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1er dimanche de l'Avent


Jr 33, 14-16 / 1Th 3, 12-4, 2 / Lc 21,25-28.34-36

       Nous entrons ce dimanche dans le temps de l’Avent. L’Avent, c’est la période pendant laquelle nous allons nous préparer intérieurement à célébrer Noël, Noël qui est l’évènement décisif pour nous et pour l’humanité puisque Dieu s’est fait homme parmi les hommes.

Ce temps de l’Avent se répète chaque année et il nous invite à revivre les grands évènements de la vie du Christ, de sa naissance – c’est ce que nous fêterons à Noël – jusqu’à sa Résurrection que nous célébrerons à Pâques.

Le temps de l’Avent est celui de l’attente, un temps qui pour nous chrétiens nous propose de nous préparer à la venue de Dieu avec les hommes – Emmanuel comme nous le chantons parfois à Noël.

Depuis 2000 ans et jusqu’à la fin des temps, notre Dieu est donc Celui qui se fait attendre, nous l’attendons car il reviendra pour nous sauver.

Or, notre société est devenue celle de l’immédiateté et de la vitesse, et nous voyons combien il est difficile pour l’homme d’attendre, Aujourd’hui, attendre paraît souvent inutile et est même considéré comme une perte de temps ! Car oui aujourd’hui, pour faire bien il faut faire vite ; on veut tout, tout de suite ! par exemple on prend de moins en moins le temps d’entrer dans un magasin pour faire notre plein de courses ! on achète à distance c’est paraît-il plus rapide : on veut aussi savoir dans l’instant ce qui se passe à l’autre bout du monde. . . Alors on passe de longues heures sur internet ou sur des réseaux. . . On veut tout, tout de suite, on veut tout avoir et tout savoir, et ce dans n’importe quel domaine, y compris les plus futiles !

Mais alors, à ne plus savoir attendre on pourrait dire qu’on ne sait plus vivre ni même espérer. Nous vivons ainsi avec l’angoisse de l’avenir, proche ou plus lointain ; nous ne supportons plus l’inconnu ou le délai.

« Alors on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée, avec puissance et grande gloire. »

L’évangile de ce 1er dimanche de l’Avent pourrait ainsi nous faire penser à un texte rédigé par temps de crise ; en effet, dans les versets qui précèdent ce passage de l’évangile de Luc, nous pouvons lire l’annonce de la ruine de Jérusalem :

« Quand vous verrez Jérusalem encerclée par des armées, sachez que sa dévastation est toute proche. . . »                

En notre temps les crises sont nombreuses et répétées, des guerres et des conflits se propagent en différents endroits de la planète et les médias n’ont cesse de nous annoncer diverses crises :  crise industrielle, crise agricole, crise dans le monde de la santé ou de l’éducation, crise gouvernementale et d’autres encore. Ces crises seraient-elles les prémices d’un amoncellement de ruines, des ruines précédant la dévastation de notre cité humaine ?     

A la différence des médias, l’évangile nous laisse entrevoir une espérance, la Parole nous invite à vivre différemment ; elle nous aide à parvenir à la connaissance de Dieu et de son Fils unique Jésus le Christ ; C’est cela qui signifie recevoir l’Espérance.

Je citerai ici le Pape Benoît XVI dans sa deuxième encyclique intitulée « SPE SALVI » (Sauvés dans l’Espérance), et plus particulièrement ce qu’il écrit au début de cet encyclique dans un chapitre intitulé justement « La foi est Espérance ».

Dans ce chapitre, le pape évoque la vie de Joséphine Bakhita qui a été canonisée par son prédécesseur le Pape Jean-Paul II. En partant de la vie de cette sainte, il explique que pour parvenir à la connaissance de Dieu, le vrai Dieu, il faut avoir reçu l’espérance.

Je ne vais pas ici vous détailler la vie de Joséphine Bakhita , mais on retiendra qu’après avoir longtemps vécu une vie de mépris et de maltraitances, une vie d’esclave au service de maîtres, elle a appris l’existence d’un maître au-dessus de tout maître, un Seigneur des Seigneurs, un Seigneur qui était bon, qui l’avait créée et plus encore qui l’aimait ! Désormais, après des années de violence, Bakhita avait une espérance, pas seulement l’espérance de trouver des maîtres moins cruels, mais une espérance plus grande encore, celle de se savoir attendue et aimée. A la suite de cette rencontre, elle fût baptisée et confirmée et fit sa première communion avant d’entrer dans une congrégation.

L’Espérance qu’elle venait de découvrir, elle ne voulut pas la garder pour elle seule, mais elle devait rejoindre beaucoup d’autres personnes ! C’est ainsi que Sainte Véronique Bakhita, après une vie faite de violences et d’abandons, s’est faite signe d’espérance, signe d’une vie renouvelée dans les pas du Christ Sauveur.

Ainsi Frères et sœurs, amis paroissiens, dans les difficultés de nos vies, au-delà de nos imperfections et de nos égarements, peut-être pourrions-nous nous-mêmes devenir signes et veilleurs. Acceptons donc de témoigner qu’après la nuit, la lumière vient. Oui la lumière vient et elle peut illuminer nos vies à défaut de les rendre imparfaites et tristes !

Être veilleur c’est témoigner du temps qui passe, être veilleur c’est aussi oser proclamer notre Espérance en la venue de Celui qui vient et qui fait tout chose nouvelle.

« En ce temps, Jésus parlait à ses disciples de sa venue »

Il y a 2000 ans, Jésus est donc venu creuser l’attente ; et aujourd’hui il est présent, il est encore à venir. Il nous invite à transformer son attente en promesse, il nous invite à l’Espérance.

L’Avent devient ainsi un temps où nous pouvons lier le passé à notre présent et à notre avenir.

Le temps n’est donc pas à se lamenter, mais il est davantage à relever la tête et à témoigner par nos vies des signes de la venue du Règne de Dieu.

« Prenez garde à vous-mêmes, de peur que vos cœurs ne s’alourdissent par l’orgie, l’ivrognerie, et les soucis de la vie »

En ce temps de l'Avent, la Parole de Dieu nous interpelle ; L'Evangile nous appelle à vivre chaque jour davantage dans l'amour du prochain. Pour cela, unissons-nous au cœur de Jésus, lui qui est rempli d'un amour universel. C'est ainsi qu’il nous faudrait pouvoir vivre Noël, loin du tumulte commercial et des lumières artificielles. La vraie lumière n’est pas dans les guirlandes ou les néons, elle est dans le cœur de chacun et elle se veut rayonnante d’un message d’amour et de paix, un message à offrir sur les chemins de nos vies, et tout particulièrement en ce temps de l’Avent.

Alors bien-sûr, Noël reste une fête, une fête familiale faite de joies et de partages. Et en ces temps tourmentés, la période des fêtes de Noël inter agit comme une bouffée d’oxygène, elle est une pause qui viserait à resserrer ou à renouveler les liens familiaux et sociaux. L’échange de cadeaux, s’il se fait mesurément, peut traduire la volonté de dire : « tu comptes pour moi, je ne t’oublie pas ». Ainsi, n’oublions pas la solidarité et le souci du partage envers ceux qui en ont besoin.

Sur le chemin de l'Avent, le Seigneur est là. Il se fait notre compagnon de route et notre nourriture. Il est Celui qui annonce notre délivrance. C'est pour cette raison qu'il nous recommande de rester éveillés et de prier ; Car oui, le Christ va venir, mais en attendant il s’agit de veiller jusqu’à vouloir manifester la venue d’un monde nouveau, un monde meilleur et plus solidaire.

Alors veillons frères et sœurs, veillons et soyons les disciples qui préparent la venue de ce monde nouveau, un monde à venir et à reconstruire.

AMEN

 

Joël MACARIO, diacre permanent

1er décembre 2024

 

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