Aujourd’hui,
l’intérieur
de notre église paroissiale se pare de plusieurs éléments
inhabituels : un grand sapin dans le chœur, la crèche que l’équipe
de
bénévoles a mise en place, la couronne de l’avent si joliment ornée
confectionnée
par notre fleuriste. Tout cela pour marquer l’entrée de notre communauté
dans la
nouvelle année liturgique. Des vêtements liturgiques violets…
En
ce temps de
l’avent, l’Eglise nous invite à nous préparer intérieurement à célébrer
la
naissance de Jésus le Sauveur, à préparer et orner notre cœur pour
recevoir le
Fils bien-aimé de Dieu, Celui qui s’est fait homme et à partagé notre
condition
humaine, excepté le péché. Dieu nous adresse aujourd’hui - comme jadis à
la
maison d’Israël - sa « Parole de Bonheur ».
Cette
Parole de
bonheur n’est-elle pas en contradiction avec les paroles de Jésus à ses
disciples dans l’évangile d’aujourd’hui : « Il y aura des signes
dans le
soleil, la lune et les étoiles. Sur terre, les nations seront affolées
et
désemparées par le fracas de la mer et des flots. Les hommes mourront
de peur
dans l’attente de
ce qui doit arriver
au monde, car les puissances des cieux seront ébranlées. » Des paroles anxiogènes comme dans les lectures d’il y a
deux semaines, brossant le tableau sombre d’un avenir qui semble
ressembler à
ce qui se passe dans notre monde actuel !
Les
inondations,
coulées de boue, glissements de terrains, catastrophes naturelles mais
aussi
menaces dues à nos agissements humains, à nos mauvaises habitudes :
déforestation,
réchauffement climatique, gaspillage, pollutions de toutes sortes. Tout
cela serait
dans la bouche des prophètes de malheurs l’annonce de la fin des
temps ! Sans
parler des tragédies humaines de par le monde, que nous relatent
régulièrement
les médias : guerres,
famines,
oppressions dues à des pouvoirs corrompus, appauvrissement de ceux qui
n’ont
déjà pas grand-chose, femmes et hommes torturés, victimes injustement
condamnées, mensonges et tromperies véhiculés par des politiques de
tout
bord. Bref, il y aurait tant de raisons à se laisser aller au désespoir
et à
l’amertume.
Si
nous sommes
accablés quotidiennement par les mauvaises nouvelles, la Bonne Nouvelle
de Jésus
le Christ, vient éclairer nos ténèbres et nous réveiller de nos
torpeurs. Elle
nous invite, sœurs et frères bien-aimés, à nous « redresser, à
relever
la tête », à être vigilant et à prier, à nous désencombrer de
tout ce
qui peut nous alourdir : la soif de dominer et de posséder, la
soumission
aux convoitises de toutes sortes, la recherche effrénée de notre
confort. Ne
laissons pas les soucis de la vie accaparer toute notre énergie. Mettons
à
profit ce temps de l’avent, ce temps d’attente active pour avancer sur
les
chemins de la charité et de la sainteté.
L’apôtre
Paul nous
invite à laisser le Seigneur « affermir nos cœurs »,
pour
accueillir son amour et le diffuser à nos sœurs et frères en humanité.
Progresser sur les chemins d’évangile, c’est poser des gestes concrets
pour
tisser des relations plus fraternelles dans nos villages, dans nos
communautés.
Un sourire, une poignée de main, une parole bienveillante, du temps
offert pour
écouter, pour prier, ou mélanger nos rires, un petit cadeau… Mais
aussi déposer des denrées non périssables
dans le bac au fond de l’église, destinées à des personnes démunies via
l’épicerie solidaire de Caritas à Molsheim.
La
couronne de
l’avent comporte quatre bougies pour les quatre dimanches qui précèdent
Noël.
Aujourd’hui, la première bougie est allumée. Ce premier dimanche de
l’avent
nous invite à « veiller et prier »
dans
l’attente de
Noël. Le deuxième dimanche ce sera la voix de Jean-Baptiste qui invite à
« préparer
les chemins du Seigneur ». Le
troisième
dimanche qu’on appelle « gaudete » nous invite à nous
réjouir
car « le
Seigneur est
proche ». Le quatrième dimanche annonce les évènements qui
précèdent la naissance de Jésus.
Sœurs
et frères
dans la foi, laissons le Seigneur nous montrer le chemin, laissons-le
« nous
enseigner ses voies » qui sont « amour et
vérité ».
Au long de l’histoire, le peuple de Dieu s’est laissé guidé par les
prophètes. Ils
n’ont cessé de rappeler comment il faut se conduire pour plaire à Dieu.
Au cœur
de ce monde, durant ces jours où les lumières multicolores de la fête
inondent
nos rues et nos maisons, que la vraie lumière, le Verbe qui s’est fait
chair,
éclaire nos vies pour progresser dans la crainte de Dieu et l’amour du
prochain. Sur notre terre meurtrie, une aube nouvelle va se lever.
Nous
pourrons louer Dieu avec les bergers en chantant sa gloire, émerveillé
devant
l’enfant de la crèche !
Arsène BUCHHOLZER-LUTZ, diacre permanent
Oberhaslach, 1er décembre 2024