Dieu
veut
tous ses enfants heureux, Jésus nous le redit 4 fois dans cet évangile.
Mais
dans notre vie, comme dans la Bible, la femme et l’homme sont
constamment face
à un dilemme : CHOISIR… choisir la vie ou choisir la mort,
malédiction ou bénédiction,
le mal si facile, le bien si discret ? La vie et la Joie pour ceux
qui choisissent
Dieu dans un profond et humble abandon, la mort et l’oubli pour ceux qui
ne
comptent que sur eux-mêmes, leur pouvoir, leur argent, leur orgueil et
des
assurances uniquement terrestres et humaines. Pourtant les 2 avancent
sur une
même route, leur vie aux prises avec les mêmes difficultés, les mêmes
souffrances, des doutes et des détresses mais à ceux qui ont foi
en Dieu
l’élan de vie ne manquera jamais et l’Espérance sera leur secours. Tous
ceux
qui osent s’abandonner pleinement à Dieu, en son Fils, en son Esprit
retrouveront cette Vie qui nous anime bien au-delà de notre corps.
Dans
l’Évangile,
Jésus montre le chemin du vrai bonheur. Son message n’est pas
adressé à quelques personnes mais à une grande assemblée : ses apôtres,
de
nombreux disciples et une foule venue d’un peu partout. Le message du
Christ
est pour toutes celles et tous ceux qui choisissent délibérément de le
suivre…
aujourd’hui, il est pour vous, pour moi, pour notre communauté.
Sa
Bonne
Nouvelle se présente sous deux faces : « Heureux vous les
pauvres… Malheureux vous les riches… Heureux vous qui avez faim…
Malheureux
vous qui êtes repus… Heureux vous qui pleurez… Malheureux vous qui
riez ».
D’un côté, ceux à qui le bonheur est promis, de l’autre, ceux que Jésus
plaint,
ceux dont il a pitié. Pauvres de vous qui êtes repus ; un jour vous
manquerez du
bien essentiel : de mon Eau qui étanche toute soif.
Heureux
êtes-vous,
vous qui êtes pauvres, qui n’êtes pas enfermés dans vos richesses,
qui vous tournez avec confiance vers Dieu.
Heureux
êtes-vous,
vous qui avez choisi la pauvreté, comme les apôtres qui « laissant
tout,
le suivirent ». Dieu s’occupe de vous, vous avez
du
prix à ses yeux, Il s’approchera de vous et vous enrichira de sa vie et
de sa
paix. Le Royaume est pour vous.
Bien
des
personnes vivent une existence souvent difficile à supporter. Jésus les
invite à ne pas perdre courage. Lui-même veille sur eux et le jour
viendra où
il les comblera. Ils seront rassasiés. Comment le Christ aurait-il pu
dire : « Heureux, vous les pauvres », s’il
n’était
pas l’un d’eux ! S’il n’était pas pauvre lui-même !
Le
sceptique
peut se poser des questions. Une joie durable est-elle impossible en
ce monde ? Comment se réjouir d’être pauvre, de pleurer, d’être détesté,
d’avoir faim ? Quelle triste perspective du bonheur ! Dieu
serait-il cruel ?
Il nous a donné la vie et nous laisserait patauger dans l’errance de nos
malheurs pendant qu’on le supplie ? Croyons-nous à un Dieu sadique
qui ne
réserve le bonheur que pour un obscur « plus tard » ?
Quelle
caricature
! Incompréhension de cette Bonne Nouvelle : Dieu est amour !
Dieu
que
certains imaginent si loin - son paradis peut-être ? - en
Jésus,
Il vient rejoindre notre humanité. Il est là avec nous et endure nos
souffrances
! Né pauvre, sans abri et migrant, une vie maintes fois menacée, la
faim, la
perte d’amis, pleuré avec d’autres, arrêté, emprisonné, condamné
injustement, torturé
et honni jusqu’à en mourir ! Mais en pleine confiance en son Père, il
est
délivré de la mort. Et recommence son chemin chaque jour, avec chacun de
nous. En
marchant à sa suite, avec la même Espérance, dans la foi, il nous ouvre
à sa
Joie. Pas une joie éphémère de complaisance pour tenir avant la
prochaine
épreuve, mais la joie d’une consolation absolue, que seul Dieu peut
offrir, plénitude,
élan et force de vivre qu’il offre à ceux qui s’approche en vérité pour
le
découvrir.
Ce
bonheur
(Heureux !) dont Jésus parle c’est pour aujourd’hui. En venant
nous rejoindre, il établit le Royaume promis. Il le signifie en
consolant, en
guérissant en réveillant les personnes de la mort, en libérant les
opprimés et
en rendant leur dignité aux déchus… et Il envoie ses disciples à faire
de même.
Alors,
vivre
les béatitudes n’est donc pas de la seule responsabilité de Dieu et du
Christ ; elle est aussi la nôtre personnelle et collective. Il nous
appartient
de rendre crédible cet Évangile Nous avons tous la responsabilité de
veiller
sur tous les pauvres, affamés et affligés, quelle que soit leur
pauvreté.
Quand
nous
croisons une personne en détresse, nous pensons d’abord au secours
matériel
attendu. C’est bien normal mais ce qui est fondamental, c’est la façon
dont
nous agissons. Cette personne a, avant tout, besoin d’être reconnue dans
sa
dignité. Le regard que nous portons sur elle doit s’incarner dans celui
du
Christ, son regard d’amour. C’est notre mission ! Celle de
Prophète, reçue
au baptême ! Le prophète n’est pas source de révélations, ni auteur
de la
vérité… mais il ressent, il entend en son âme, qu’il doit transmettre
humblement, fidèlement le message reçu ! Qu’il en soit ainsi pour
chacune et
chacun de nous, parce qu’à travers cette personne, c’est Jésus lui-même
qui est
là. Et tout ce que nous aurons fait au plus petit des siens, c’est à lui
que
nous l’aurons fait. Un appel constant à une conversion pour découvrir le
vrai
bonheur de servir et d’aimer. En leur temps, Jérémie et le psalmiste
l’affirmaient déjà « Heureux, l’homme qui met sa confiance dans
le
Seigneur ».
Patrick
DOUEZ,
diacre permanent
16
février
2025