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5° dimanche du Temps Ordinaire

Is 6, 1-2a.3-8 ; Ps 137 ; 1Co 15, 1-11 ; Lc 5, 1-11


Contexte : Dimanche de la Santé

     Depuis 1992, l’Église universelle célèbre tous les 11 février, fête de Notre-Dame de Lourdes, la Journée Mondiale des Malades. Le 11 février, c’est la date de la première apparition de la Vierge Marie à Bernadette, dans la grotte de Massabielle. Dans les diocèses de France, on a choisi de célébrer cette fête le dimanche le plus proche, qu’on appelle le « Dimanche de la Santé ». C’est l’ occasion de rappeler à toute la communauté rassemblée que l’accompagnement des personnes souffrantes est une priorité évangélique, mais aussi de sensibiliser chacun à la nécessité de préserver et entretenir le don de la santé.


Nous prions souvent pour les malades, pour ceux qui souffrent ; presque spontanément, et tout particulièrement quand ce sont nos proches. Mais nous ne pensons pas toujours à prier pour ceux qui les soignent, ceux qui les entourent, ceux qui les aident. Ce dimanche de la santé nous rappelle combien ils sont indispensables, et combien ils ont tout autant besoin de nos prières. 

Car leur action n’est pas qu’une activité humaine. C’est une priorité évangélique, comme nous l’avons dit.

Ceux qu’on appelle « les soignants » : tous ces professionnels de santé, mais aussi les « aidants », souvent des proches, sans qualification particulière, et toutes les personnes de bonne volonté qui s’investissent pour venir en aide à ceux qui souffrent ; toutes ces personnes sont des envoyés. Beaucoup ne le savent pas, mais ils sont réellement des envoyés. Si on leur pose la question de ce qui les motive dans cette activité, l’expression qui revient le plus souvent dans leur bouche est qu’ils répondent à une vocation.   

Ils n’ont pas toujours envie de mettre Dieu à l’origine de cette vocation : la plupart d’entre-eux ne sont d’ailleurs pas croyants. Mais croyants ou non, ils nous disent souvent eux-mêmes que leur choix est une réponse à un appel, car c’est bien le sens du mot vocation. Et répondre à un appel, ce n’est rien d’autre que d’accepter d’être envoyé. Envoyé auprès des malades, en l’occurence.

Pour nous, croyants, c’est évidemment Dieu qui est à l’origine de cet appel. Comme il a appelé Simon, Jacques et Jean dans cet épisode de l’évangile de Luc que nous venons d’entendre ; comme il a appelé Isaïe dans la première lecture ; comme il a appelé St Paul dans cette apparition qu’il évoque lui-même, dans ce passage de sa première lettre aux Corinthiens. Comme il a appelé à toute époque du passé, comme il appelle aujourd’hui et comme il appellera encore demain. Et il appelle toujours en vue d’un envoi en mission.


Mais il serait trop facile de croire que Dieu n’appelle et n’envoie que les personnes que nous honorons aujourd’hui, tous ces professionnels de santé. Chacun de nous, qui sommes chrétiens, est appelé ! Pas tous à devenir soignant, bien-sûr, mais tous à exercer ce qu’on appelle les « oeuvres de miséricorde ». L’Église a établi 7 « oeuvres de miséricorde corporelle » et 7 « oeuvres de miséricorde spirituelle ». Tout chrétien est appelé à les mettre en pratique, par amour pour Dieu et pour ses frères humains en s’efforçant de diminuer leurs misères. 

Quelles sont-elles, ces « oeuvres de miséricorde corporelle » ? 

Nourrir les affamés

Donner à boire aux assoiffés

Vêtir ceux qui sont nus

Accueillir les pèlerins

Assister les malades

Visiter les prisonniers 

Ensevelir les morts


Vous l’avez remarqué sans doute, on reconnait une grande partie de ces oeuvres de miséricorde comme des paroles sorties de la bouche même de Jésus, au chapitre 25 de l’évangile de Matthieu : « j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi ! 


On le voit, les situations où nous pouvons exercer ces oeuvres de miséricorde ne manquent pas.

Mais, si nous savons que nous sommes envoyés auprès de ceux qui souffrent, en avons-nous vraiment la force ? La capacité ? Le courage ?  Dans certaines situations, les efforts que nous devrions déployer peuvent nous sembler hors de portée, surhumains, malgré notre bonne volonté. Mais nous savons aussi que quand Dieu demande, il donne de pouvoir. Si c’est bien Dieu qui nous envoie, il ne peut pas nous laisser démuni face aux difficultés.

Prenons exemple sur Saint Paul. Dans sa première lettre aux Corinthiens, il nous a dit tout à l’heure : « Je me suis donné de la peine plus que tous les autres ; à vrai dire, ce n’est pas moi, c’est la grâce de Dieu avec moi. » Saint Paul n’était pas un surhomme. Toute l’oeuvre qu’il a réalisée, il y est parvenu parce qu’il a laissé l’Esprit Saint agir en lui. 

De même, il nous faut faire confiance à Dieu qui nous envoie vers nos frères et soeurs en difficulté. Il nous faut nous laisser conduire par son Esprit, qui nous donnera la force, le courage, parois l’audace, de réaliser des oeuvres de miséricorde autour de nous. 


Chacun de nous peut être confronté à une de ces situations évoquées parmi les sept oeuvres de miséricorde. La plus probable étant sans doute « assister les malades », parce que nous avons tous dans nos familles, nos relations, nos connaissances, des personnes malades, ou qui souffrent. Et il y a bien des façons d’« assister les malades » : les soigner bien sûr, mais aussi les visiter, les accompagner, prier pour eux, prier avec eux…

Je vous propose de commencer dès aujourd’hui par des travaux pratiques : 

Vous le savez, en ce moment, dans notre pays, nos dirigeants et nos représentants réfléchissent au développement des soins palliatifs. On peut se contenter d’attendre passivement les résultats de leur réflexion, en se disant qu’on n’y peut pas grand-chose. Mais on peut aussi discerner dans ce moment de choix, un appel de Dieu qui nous envoie en mission. Chacun d’entre-nous, personnellement ! Une mission toute simple, à la portée de tous : chacun est appelé à prier pour que des solutions soient mises en place afin que chaque personne qui en a besoin puisse bénéficier de ce service des soins palliatifs. Voilà une manière assez facile d’exercer une oeuvre de miséricorde. Commençons sans attendre !


Amen.



Daniel BICHET, diacre permanent

Gorges, Monnières et Clisson

9 février 2025



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