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3° dimanche de Pâques

Ac 5, 27-41 ; Ap 5, 11-14 ; Jn 21, 1-13
HOMELIE 3ème dimanche de Pâques
Année C


    En ce dimanche du temps de Pâques, nous méditons la fin de l’évangile de Jean. Souvenez-vous, Marie-Madeleine avait annoncé la Bonne Nouvelle de la résurrection aux disciples. Jésus lui-même s’était manifesté trois fois aux apôtres, notamment à Thomas, dans l’évangile de dimanche dernier…

    Le Ressuscité leur avait donné l’Esprit-Saint et les avait envoyés en mission : « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie ». Et de manière qui peut nous interpeller !!! En effet, le groupe des apôtres se trouve au bord du lac de Tibériade. Ils ont quitté Jérusalem pour rejoindre leur Galilée natale, au nord d’Israël.

    Ils semblent avoir repris naturellement leur activité habituelle de pêcheurs, comme si rien ne s’était passé… il est vrai que le Ressuscité leur avait demandé de l’attendre en Galilée. Cette finale de l’évangile de Jean, nous renvoie au début de celui-ci, rappelez-vous « l’envoi des premiers disciples » dans le premier chapitre de cet évangile…

    Cependant, 2 points importants sont mis en lumière ; le premier que nous pourrions appeler « l’aveuglement » et le second « la reconnaissance »… commençons par le premier point, c’est-à-dire celui de l’aveuglement ; Souvenez-vous au lever du jour, Jésus était là, sur le rivage, mais les disciples ne le reconnaissent pas, ils se trouvent dans la même situation que les disciples d’Emmaüs dans l’évangile de Luc !!!

    De fait, le Seigneur se manifeste à eux mais ils ne le reconnaissent pas ; finalement, nous pouvons remarquer que le Christ-Ressuscité se manifeste dans l’ordinaire de leur vie de pêcheurs. Comme sur la route d’Emmaüs, il s’était intéressé à la vie et aux sentiments des deux disciples.

    D’un point de vue spirituel, si le Christ est vraiment ressuscité, où allons-nous trouver le signe de sa présence et de son passage ? Bien évidemment, dans les sacrements, mais aussi dans la vie de prière et encore plus dans notre vie de tous les jours ; Bien évidemment, nous ressemblons bien souvent aux disciples au bord du lac, nous ne le savons pas, car nous n’en prenons pas toujours conscience, mais nous aussi, nous passons à côté de cette présence quotidienne du Ressuscité, et pourtant il est bien là !!!

    Pourquoi nous ne le voyons pas ? Tout simplement, parce que nous ne regardons pas l’ordinaire de nos vies, avec les yeux de la foi, en effet, avec ce regard de foi, la présence permanente du Ressuscité à nos côtés, devient un lieu de rencontre avec le Salut apporté par le Christ.

    Le deuxième point de cette méditation porte sur la reconnaissance de Jésus par les disciples, quand celui-ci leur dit : « Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez ». Les disciples s’exécutent et cette fois ils n’arrivent pas à le ramener, tellement il y a de poissons ; Devant ce miracle, le disciple que Jésus aimait reconnaît le Seigneur, et il dit à Pierre : « C’est le Seigneur ! », quand Simon-Pierre l’entendit déclarer que c’était le Seigneur, il passa un vêtement, car il n’avait rien sur lui et il se jeta à l’eau.

    Pour être reconnu, Jésus va refaire un geste du passé : celui de la pêche miraculeuse. Comme devant les disciples d’Emmaüs, il a en quelque sorte refait les gestes de la multiplication des pains. Cette pêche d’après Pâques est la manière qu’a le Christ de se faire reconnaître de ses disciples. Comme au matin de Pâques, c’est Jean qui le reconnaît le premier, et pourtant, c’est Pierre qui sera confirmé dans sa mission de premier des apôtres dans l’Église, par Jésus-le Christ Ressuscité…

    Jésus rappelle à trois reprises à Pierre qu’il doit imiter l’apôtre Jean dans son amour pour lui. Par ce passage, Jésus veut faire comprendre à Pierre, que ce ne sont pas les mérites personnels qui comptent, mais la Grâce de Dieu.

    Autrement dit, si Jésus précise à trois reprises à Pierre « m’aimes-tu plus que ceux-ci ? » il ne faut pas entendre ici une espèce de brevet de bonne conduite, du genre : « puisque tu m’aimes plus que les autres, je te confie la charge » ; au contraire, il faut plutôt entendre : « C’est parce que je te confie cette charge, qu’il faudra que tu m’aimes davantage ! ».

    Chers Frères et Sœurs, pour ouvrir nos yeux et réveiller notre foi, le Christ nous conduit par les mêmes chemins encore aujourd’hui. À travers certains événements qui nous rappellent notre passé ou des grâces reçues, il nous redit sa présence indéfectible à nos côtés. C’est pour cette raison qu’il est essentiel de faire des temps de relecture de notre vie à la lumière de l’Évangile, sur tout ce que nous avons vécus et reçus…

    Et alors, vous verrez, d’un seul coup tout prendra sens, tout s’illuminera… d’où l’importance de vivre une fois par an, selon les disponibilités de chacun et chacune, un temps de retraite spirituelle dans un monastère ou de récollection en équipe de foi et de partage fraternel, dans l’un des nombreux mouvements de l’église catholique, pour nous retrouver avec Jésus au bord du lac de Tibériade et accueillir dans nos cœurs ouverts, la surabondance de Son Amour de Ressuscité pour chacun et chacune d’entre-nous !

    Amen.

Fabrice TACONNET, diacre permanent
1 mai 2022


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