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5° dimanche du Temps Ordinaire


Jb 7,1-4.6-7 ; 1Co 9,16-19.22-22 ; Mc1,29-39

« Témoins et acteurs », voilà ce que je retiens des textes d’aujourd’hui, malgré leur apparente disparité : de Job qui se morfond de la dureté et la stupidité de la vie, à Jésus qui, chez Pierre, va guérir jusqu'à l'épuisement, en passant par Paul qui revendique son impérieuse nécessité d'annoncer la Bonne Nouvelle. Pierre et Paul, les deux colonnes de notre cathédrale, Jésus et Job dans son poème homérique, chacun à sa façon, avec son charisme et sa foi en Dieu ou en son envoyé, témoigne d'un amour divin, gratuit, infini et salvateur (qui sauve et redonne vie). 

Personnellement, j'ai un faible pour Paul qui, après avoir été le pourfendeur des premiers disciples de Jésus, devient le héraut du Christ. Mais, que l'on proclame l'Évangile, qu'on le commente, qu'on le partage ou qu'on le reçoive, personne ... personne, si ce n’est Jésus… n'en est le dépositaire. Alors, très humblement, nourri par lui et par sa vie, nous avons, nous aussi, à témoigner de cette Parole, en se réjouissant qu'elle est destinée à toutes et à tous. Et comme Paul, nul besoin de reconnaissance ni de récompense puisque nous ne le faisons qu’en réponse à la nécessité de témoigner d'un Dieu, un Père tendre et de son fils offrant sa vie, pour dire que le Salut est offert à tous ceux qui suivront sa parole.

Que ce soit Jésus au milieu de sa ville de Capharnaüm, écrasé par tous ceux qui veulent guérir ou Paul envoyé, là-bas, au milieu du monde, chacun à sa manière nous dit que l'amour fraternel et le Salut n’ont pas de frontière, pas de limite et comme le dit Paul " malheur à moi si je ne n'annonce pas l’Évangile". Témoigner, mais témoigner sans prosélytisme ni injonction, sans loi ni contrainte, et témoigner, ensemble, que l'amour, que Dieu a pour chacune et chacun de nous, se dit, se vit et se partage pour le bien et le bonheur de tous.

Face au livre de Job, poème sur le bien et le mal, sur la défiance et la confiance, Jésus répond à sa façon, celle de Dieu, au mal qui nous envahit et nous pollue si nous restons autocentrés…le monde semble bien injuste face à notre petite et fragile personne ! Mais, à tous ceux qui viennent le trouver pour chercher une réponse, une guérison, une vie meilleure, un espoir, Jésus montre et nous montre que le miracle ne se vit, ne se reçoit, que par et dans la dimension de l'amour gratuit, de la confiance et de la grâce. Jésus, pleinement rempli de l'Esprit Saint, va poser un geste, dire une parole, pour libérer chacun de son mal pernicieux. Et là, nulle magie mais un acte de pur amour reçu dans la simplicité, l'humilité et parfois l’abandon.

Mais il est vrai que nous ne comprenons pas toujours la réponse à ce qui nous semble injuste, douloureux ou catastrophique. Alors Jésus révèle 2 choses à ses disciples : d'abord le mal n'est pas issu de Dieu mais de la nature ou de l’homme et de sa nature et en suite, que la réponse n'est pas dans une attente sans espoir mais dans un élan corporel ou spirituel, un déplacement en union avec des frères et sœurs, la famille de Dieu signifiant l'amour fraternel par la solidarité, la charité la compassion et la foi au Christ.

Paul, dans sa lettre dévoile une des missions du baptême : celle du prophète, envoyé au monde pour annoncer la Bonne Nouvelle d'un Dieu qui aime follement ses enfants en leur donnant sa vie, son Esprit rappelant cette fraternité en Christ et notre fraternité universelle. Et Paul confirme que c'est ce qui doit nous occuper chaque jour dans chacune de nos vies, là où nous demeurons, là où nous existons : à la ville et aux champs, à la maison et au travail, le dimanche et en semaine, seul et en famille toutes ces vies nourries de l'amour de Dieu viennent se compléter, s’enrichir, révélant une âme unifiée tournée vers ce Dieu, Père, Fils et Esprit en communion avec nos sœurs et nos frères.

Dans la foi au Christ et en son Père, raffermi par l'Esprit Saint et la prière, nous avons, chacun à notre façon, avec nos outils et nos talents, au creux de nos fragilités et au sein de nos activités, dans la joie mais aussi la tristesse de nos faits de vie, nous avons à témoigner de la Bonne Nouvelle d’une l'humanité aimée et sauvée (si elle le veut) du mal qui gangrène nos relations, notre Espérance et ferait même douter de l'amour… Et pourtant, cet amour est notre seule force et notre seule issue pour vivre pleinement notre vie unifiée d'enfant de Dieu, ce Père qui pardonne et relève, soutient et soulage, chacun de ses enfants pour qu'il soit pleinement heureux au milieu des siens, au cœur de ce monde en y portant la paix du Christ et son Évangile.

Patrick DOUEZ, diacre permanent

le 4 février 2024



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