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4° dimanche de Pâques


Ac 4, 8-12Ps 117, 1 Jn 3, 1-2, Jn 10, 11-18

L’évangile de ce 4ème dimanche de Pâques se situe au chapitre 10, au milieu donc de l’évangile de Jean qui en compte 21. Dans la première moitié de cet évangile, entre les chapitres 2 et 11, Jésus se fait connaître par des signes et des guérisons.

Nous le voyons ainsi à CANA qui change de l’eau en vin, à Capharnaüm qui guérit le fils d’un officier, à la piscine de Bethzatha là encore pour guérir un paralysé ; nous le suivons sur les bords du lac de Tibériade où il multiplie des pains et marche sur la mer ; nous le croisons près du Temple où Il guérit un aveugle-né, et enfin nous le retrouvons dans le village de Béthanie où il va rendre la vie à son ami Lazare.

C’est donc au long d’un parcours parmi les hommes que Jésus vient se faire connaître. Plus précisément, dans le passage de ce dimanche, Jésus fait face aux Pharisiens après qu’ils ont contesté la guérison de l’aveugle. S’adressant à eux, Il vient affirmer la relation unique qui le lie à son Père, une relation faite de confiance et de don. « En effet, celui que Dieu a envoyé dit les Paroles de Dieu, qui lui donne l’Esprit sans mesure. Le Père aime le Fils et il a tout remis en sa main. » (dans l’évangile de Luc)

Pour Jésus, il s’agit d’une relation faite de confiance et de don. Il est venu pour que les hommes aient la vie en abondance. C’est pour nous sauver qu’Il a fait don de son corps et de sons sang. « Je suis le Bon Pasteur, le vrai berger qui donne sa vie pour ses brebis »

Ce Bon Pasteur, ce Jésus est alors le seul qui puisse nous sauver. C’est lui seul qui donnera sa vie pour ses brebis, car il les connaît et celles-ci le connaissent, de même que le Père connaît son Fils et que le Fils connaît son Père.

Le berger est celui qui donne confiance à son troupeau,  et son troupeau par le don reçu accepte de le suivre.

Le bon berger sait la faiblesse et les fragilités de ses brebis, à la différence d’un quelconque berger mercenaire qui ne connaît pas son troupeau. Celui-là veut conduire les brebis mais il ne les connaît pas bien et il n’en prend pas soin. Les brebis finissent par s’égarer. . .

Dieu seul est un guide pour l’humanité ; et par son Fils Jésus Christ qui est le Bon Pasteur et qui nous a donné sa vie, il offre ainsi à certains de se faire pasteur à leur tour. Il nous faut ici rendre grâce pour nos prêtres, vrais bergers qui ont reçu pour mission première celle d’enseigner, d’annoncer l’Évangile, d’aider les fidèles à nourrir leur foi, à prier et à suivre le Christ. Ils ont aussi pour mission de guider les fidèles et conduire la communauté dont ils ont la charge.

Ces vrais bergers ont donc le souci de guider le peuple qui leur a été donné , et c’est gratuitement et avec humilité qu’ils tentent de conduire les brebis. Ses brebis ne s’égarent pas, elles suivent avec confiance, de même que le prêtre a donné sa confiance au Christ. 

Mais il reste toujours des brebis dans un autre enclos, celles-là aussi méritent qu’on les conduise. Dans cet autre enclos vivent les brebis égarées, celles qui n’ont pas encore rencontré le bon pasteur, ou bien qui s’en éloignent par leur existence ou parce qu’elles ne connaissent pas Jésus. Cet autre enclos, c’est le monde qui nous entoure, un monde dans lequel chrétiens et non-chrétiens vivent ensemble.

Les non-chrétiens sont ceux qui n’ont pas encore rencontré le Christ et qui n‘ont donc pas encore une relation personnelle avec lui, une relation qui nécessite d’entrer par la porte de la foi, de l’espérance et de la charité.

« On ne naît pas chrétien, on le devient » cette citation est attribuée à Tertullien, théologien du IIème siècle et Père de l’Eglise. Ainsi frères et sœurs, nous qui sommes chrétiens par notre baptême, nous avons à nous faire connaître auprès de ces brebis égarées, nous avons à accueillir celles et ceux qui frappent à la porte de notre bergerie.

L’unique et bon pasteur, c’est donc le Christ Jésus ; la bergerie, c’est son Eglise ; les brebis ce sont les chrétiens, c’est-à-dire vous et moi. Oui tous, que nous soyons évêques, prêtres, diacres, ou encore laïcs engagés ou simples paroissiens, nous sommes l’Eglise du Christ ! . . .

« Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ! »

Le bon pasteur espère donc en ses brebis pour qu’elles l’assistent et aussi, pour que poussées par l’Esprit elles le suivent sur le chemin qui éclaire et qui donne vie.

Frères et sœurs, amis paroissiens, nous sommes entrés dans l’Eglise au jour de notre baptême, pour beaucoup ce fut dès notre plus jeune âge ; de nos jours certains entrent plus tardivement dans l’Eglise, ce sont les catéchumènes ; des adultes, jeunes ou moins jeunes, comme ceux qui cette année encore ont reçu le baptême dans la nuit de Pâques. Ils seraient plus de 12000 actuellement en France, une année record nous dit-on !

 Mais au-delà des chiffres, il faut considérer ces nouveaux convertis comme ceux qui ont exprimé le désir d’une adhésion authentique à la foi. Par cette adhésion, Ils expriment le désir de rejoindre la communauté chrétienne, une communauté dont nous sommes frères et sœurs ! Alors cela implique pour nous la volonté de les accueillir dans la joie et avec humilité.  C’est une joie qui peut certes nous bousculer, mais c’est surtout un don que Dieu nous fait.

Dans son numéro du 28 mars, l’hebdomadaire LA VIE proposait un dossier intitulé : « Baptisés et après ? »

Est évoqué dans ce dossier la nécessité pour les communautés chrétiennes de déplacer leurs habitudes, de faire bouger les structures, voire de contester les manières de faire. Certainement que nous faisons partie de ceux-là !

Ainsi, Mgr Leborgne, évêque d’Arras, écrit : « le challenge de l’Eglise est de rester missionnaire tout en devenant catéchuménale. L’Eglise doit se constituer en communauté authentiquement fraternelle. » Puis il ajoute : « Ayons le goût de les accueillir, de faire connaissance et de marcher avec ceux qui découvrent le Christ et rafraîchissent notre rapport à la foi. »

Aussi frères et sœurs, profitons de ces catéchumènes pour laisser quelque peu tomber la vie ordinaire de nos paroisses, offrons à ces nouveaux baptisés la place qui leur est due. Accompagnons-les sur leur chemin de foi, laissons-les prendre une réelle place au centre de nos communautés locales, et parce que les catéchumènes sont un don de Dieu, offrons-leur de pouvoir intégrer concrètement notre Eglise.

Frères et sœurs, au début de mon propos je vous ai dit que dans la première moitié de l’évangile de Jean, Jésus se faisait connaître par des signes à ses disciples ; dans la seconde partie, Jésus ne se fait pas seulement connaître mais après sa Résurrection, Il se fait reconnaître.

Au terme de cette homélie, je voudrais évoquer dans la conclusion de l’évangile de Jean ce qui sera ma conclusion aujourd’hui.

A la fin du chapitre 21, Jésus s’adresse donc à Simon-Pierre et il lui dit : « Suis-moi »

En ce quatrième dimanche de Pâques, qui est le dimanche du Bon Pasteur, l’Eglise nous invite à suivre le Christ, elle nous invite également à prier pour que chaque baptisé trouve sa vocation.

L’année dernière, pour le 60ème dimanche des vocations, le pape François nous disait ceci : « Chers frères et sœurs, la vocation est un don et une charge, une source de vie nouvelle et de joie véritable. . . » 

Alors frères et sœurs, amis paroissiens, à la suite de Pierre, fidèle disciple et apôtre du Christ, demandons au Christ de garder son Eglise dans la fidélité et l’unité, afin que chaque paroissien, ancien ou nouveau, puisse discerner sa propre vocation, afin aussi que chaque baptisé, ancien ou nouveau, puisse trouver sa place et devenir à son tour disciple et missionnaire dans un lieu où il sera heureux.  AMEN   

 

Joël MACARIO, diacre permanent

Paroisses Sainte-Croix-en-Châteaubriant et Saint-Joseph-du-Don

Le 21 avril 2024



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