C’est donc au long d’un parcours parmi les hommes que Jésus vient se
faire connaître. Plus précisément, dans le passage de ce dimanche, Jésus
fait
face aux Pharisiens après qu’ils ont contesté la guérison de l’aveugle.
S’adressant
à eux, Il vient affirmer la relation unique qui le lie à son Père, une
relation
faite de confiance et de don. « En effet, celui que Dieu a envoyé
dit les
Paroles de Dieu, qui lui donne l’Esprit sans mesure. Le Père aime le
Fils et il
a tout remis en sa main. » (dans l’évangile de Luc)
Pour Jésus, il s’agit d’une relation faite de confiance et de don. Il est
venu pour que les hommes aient la vie en abondance. C’est pour nous
sauver
qu’Il a fait don de son corps et de sons sang. « Je suis le Bon
Pasteur,
le vrai berger qui donne sa vie pour ses brebis »
Ce Bon Pasteur, ce Jésus est alors le seul qui puisse nous sauver. C’est
lui seul qui donnera sa vie pour ses brebis, car il les connaît et
celles-ci le
connaissent, de même que le Père connaît son Fils et que le Fils connaît
son
Père.
Le berger est celui qui donne confiance à son troupeau, et
son troupeau par le don reçu accepte de le
suivre.
Le bon berger sait la faiblesse et les fragilités de ses brebis, à la
différence d’un quelconque berger mercenaire qui ne connaît pas son
troupeau. Celui-là
veut conduire les brebis mais il ne les connaît pas bien et il n’en
prend pas
soin. Les brebis finissent par s’égarer. . .
Dieu seul est un guide pour l’humanité ; et par son Fils Jésus
Christ qui est le Bon Pasteur et qui nous a donné sa vie, il offre ainsi
à
certains de se faire pasteur à leur tour. Il nous faut ici rendre grâce
pour
nos prêtres, vrais bergers qui ont reçu pour mission première celle
d’enseigner, d’annoncer l’Évangile, d’aider les fidèles à nourrir leur
foi, à
prier et à suivre le Christ. Ils ont aussi pour mission de guider les
fidèles
et conduire la communauté dont ils ont la charge.
Ces vrais bergers ont donc le souci de guider le peuple qui leur a été
donné
, et c’est gratuitement et avec humilité qu’ils tentent de conduire les
brebis.
Ses brebis ne s’égarent pas, elles suivent avec confiance, de même que
le
prêtre a donné sa confiance au Christ.
Mais il reste toujours des brebis dans un autre enclos, celles-là aussi
méritent qu’on les conduise. Dans cet autre enclos vivent les brebis
égarées,
celles qui n’ont pas encore rencontré le bon pasteur, ou bien qui s’en
éloignent par leur existence ou parce qu’elles ne connaissent pas Jésus.
Cet
autre enclos, c’est le monde qui nous entoure, un monde dans lequel
chrétiens
et non-chrétiens vivent ensemble.
Les non-chrétiens sont ceux qui n’ont pas encore rencontré le Christ et
qui n‘ont donc pas encore une relation personnelle avec lui, une
relation qui
nécessite d’entrer par la porte de la foi, de l’espérance et de la
charité.
« On ne naît pas chrétien, on le devient » cette citation est
attribuée à Tertullien, théologien du IIème siècle et Père de l’Eglise.
Ainsi
frères et sœurs, nous qui sommes chrétiens par notre baptême, nous avons
à nous
faire connaître auprès de ces brebis égarées, nous avons à accueillir
celles et
ceux qui frappent à la porte de notre bergerie.
L’unique et bon pasteur, c’est donc le Christ Jésus ; la bergerie,
c’est son Eglise ; les brebis ce sont les chrétiens, c’est-à-dire
vous et
moi. Oui tous, que nous soyons évêques, prêtres, diacres, ou encore
laïcs
engagés ou simples paroissiens, nous sommes l’Eglise du Christ ! .
. .
« Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ! »
Le bon pasteur espère donc en ses brebis pour qu’elles l’assistent et
aussi, pour que poussées par l’Esprit elles le suivent sur le chemin qui
éclaire
et qui donne vie.
Frères et sœurs, amis paroissiens, nous sommes entrés dans l’Eglise au
jour de notre baptême, pour beaucoup ce fut dès notre plus jeune
âge ; de
nos jours certains entrent plus tardivement dans l’Eglise, ce sont les
catéchumènes ; des adultes, jeunes ou moins jeunes, comme ceux qui
cette
année encore ont reçu le baptême dans la nuit de Pâques. Ils seraient
plus de 12000
actuellement en France, une année record nous dit-on !
Mais au-delà des chiffres, il
faut considérer ces nouveaux convertis comme ceux qui ont exprimé le
désir
d’une adhésion authentique à la foi. Par cette adhésion, Ils expriment
le désir
de rejoindre la communauté chrétienne, une communauté dont nous sommes
frères
et sœurs ! Alors cela implique pour nous la volonté de les
accueillir dans
la joie et avec humilité. C’est
une joie
qui peut certes nous bousculer, mais c’est surtout un don que Dieu nous
fait.
Dans son numéro du 28 mars, l’hebdomadaire LA VIE proposait un dossier
intitulé : « Baptisés et après ? »
Est évoqué dans ce dossier la nécessité pour les communautés chrétiennes
de déplacer leurs habitudes, de faire bouger les structures, voire de
contester
les manières de faire. Certainement que nous faisons partie de
ceux-là !
Ainsi, Mgr Leborgne, évêque d’Arras, écrit : « le challenge de
l’Eglise est de rester missionnaire tout en devenant catéchuménale.
L’Eglise
doit se constituer en communauté authentiquement fraternelle. »
Puis il
ajoute : « Ayons le goût de les accueillir, de faire connaissance
et de
marcher avec ceux qui découvrent le Christ et rafraîchissent notre
rapport à la
foi. »
Aussi frères et sœurs, profitons de ces catéchumènes pour laisser
quelque peu tomber la vie ordinaire de nos paroisses, offrons à ces
nouveaux
baptisés la place qui leur est due. Accompagnons-les sur leur chemin de
foi,
laissons-les prendre une réelle place au centre de nos communautés
locales, et parce
que les catéchumènes sont un don de Dieu, offrons-leur de pouvoir
intégrer
concrètement notre Eglise.
Frères et sœurs, au début de mon propos je vous ai dit que dans la
première moitié de l’évangile de Jean, Jésus se faisait connaître par
des
signes à ses disciples ; dans la seconde partie, Jésus ne se fait pas
seulement
connaître mais après sa Résurrection, Il se fait reconnaître.
Au terme de cette homélie, je voudrais évoquer dans la conclusion de
l’évangile de Jean ce qui sera ma conclusion aujourd’hui.
A la fin du chapitre 21, Jésus s’adresse donc à Simon-Pierre et il lui
dit : « Suis-moi »
En ce quatrième dimanche de Pâques, qui est le dimanche du Bon Pasteur,
l’Eglise nous invite à suivre le Christ, elle nous invite également à
prier
pour que chaque baptisé trouve sa vocation.
L’année dernière, pour le 60ème dimanche des vocations, le pape François
nous disait ceci : « Chers frères et sœurs, la vocation est un
don et
une charge, une source de vie nouvelle et de joie véritable. . . »
Alors frères et sœurs, amis paroissiens, à la suite de Pierre, fidèle
disciple et apôtre du Christ, demandons au Christ de garder son Eglise
dans la
fidélité et l’unité, afin que chaque paroissien, ancien ou nouveau,
puisse
discerner sa propre vocation, afin aussi que chaque baptisé, ancien ou
nouveau,
puisse trouver sa place et devenir à son tour disciple et missionnaire
dans un
lieu où il sera heureux. AMEN
Joël MACARIO, diacre permanent
Paroisses Sainte-Croix-en-Châteaubriant et Saint-Joseph-du-Don
Le 21 avril 2024