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4° dimanche du Temps Ordinaire

Dt 18, 15-20 ; Ps 94 ; 1 Co 7, 32-35 ; Mc 1, 21-28

         En ce quatrième dimanche du temps ordinaire, c'est-à-dire le temps qui nous fait cheminer avec Jésus dans l'ordinaire de sa vie publique, nous le retrouvons à Capharnaüm. Il est là avec ses quatre premiers disciples, dont Pierre, dont on sait qu'il habite cette cité. Même si la réputation de cette ville n'est pas excellente, elle est située dans cette “Galilée des païens“ comme on dit à Jerusalem.Evoquant la nécessité d’évangélisation dans un grand port, un commentateur biblique va jusqu'à écrire “c’est comme si nous disions aujourd’hui Marseille, ou Amsterdam, ou Hong Kong“, lieu de passage, de mélange des races, d’un monde bigarré (Noël Quesson in Parole de Dieu). Jésus  reviendra souvent à Capharnaüm car elle est située au bord de la mer de Galilée que l’on nomme aussi lac de Tibériade.

         Jésus est un bon Juif. Il est arrivé dans cette ville et c'est le jour de shabbat. Il va donc à la synagogue,( dont on voit encore des vestiges importants lorsque l'on a la grâce de faire un pèlerinage sur la terre où vécut  Jésus). Dans la synagogue, comme les autres participants qui le souhaitent, Jésus va se mettre à commenter la Parole de Dieu dans la Torah. L'évangéliste nous dit qu'il "enseignait en homme qui a autorité et non pas comme les scribes". Le mot “autorité“ n'a pas d'abord le sens de "pouvoir" mais celui de "liberté". La mission de celui qui a autorité est de faire grandir ceux qui sont avec lui pour les libérer de tout ce qui peut les empêcher de s'épanouir et de se développer. Alors que les scribes s’appuient sur la Parole pour donner leurs commentaires, Jésus va bien au-delà, il vient montrer que ce qu'il est et ce qu'il apporte était déjà prévu dans l'Écriture. Car il est le Messie déjà annoncé par Moise dans le Deutéronome “je mettrai  dans sa bouche mes paroles et il leur dira tout ce que je lui prescrirai. “Car “C’est le Christ qui donne autorité à la Bible, pas l’inverse“.

         Ainsi que "par Moïse nous était parvenue la Loi de l'exigence divine gravées sur des tables de pierre, par Jésus nous parvient la Loi de l'Amour gravé dans nos cœurs (Marcel Domergue sj, cf Croire).

         Jésus est donc libre d'une liberté absolue, liberté divine que nous avons du mal à comprendre car nous nous sommes soumis à tant de choses qui nous contraignent.

         Pourtant l’autorité de Jésus nous pourrions  en vivre sans difficulté car "elle n'avilit pas,  ne soumet pas, n'enchaîne pas, elle libère et fait grandir (Père Michel Steinmetz).

         Dans la synagogue il y avait un homme qui était tourmenté par un esprit mauvais. L’“esprit mauvais “, c’est“ celui qui s’oppose à la sainteté de Dieu “(N. Quesson) On peut être un peu surpris de sa présence dans un “ lieu où la Parole de Dieu devrait être présentée dans toute sa pureté“(Frère Claude Sélis, op) mais c'est ainsi. Ce genre d’esprit, Jésus a déjà eu à l’affronter, peu de temps auparavant, souvenez-vous des tentations au désert. Cet esprit avait vainement attendu que Jésus se prosterne devant lui et l’adore. Cependant nous ne devons jamais oublier que ces esprits mauvais sont des êtres créés et  déchus. Dieu et Satan ne doivent jamais être mis au même niveau. Seul Dieu est le Tout Puissant et Jésus a vaincu ces esprits mauvais et le Mal est vaincu depuis la Résurrection du Christ.

         Nous le voyons bien ici. L’esprit mauvais ne peut supporter l'enseignement de Jésus. Il crie car il sent qu’il est vaincu par la force de la Parole d'Amour qui sort de la bouche de Jésus. Et il sait qui est Jésus et le révèle : "le Saint, le Saint de Dieu". Vaincu par la Parole de Jésus et sur son ordre, il va quitter l'homme en criant mais celui-ci se retrouve ainsi pleinement libéré, il retrouve sa dignité d’homme.

         Car  Dieu veut aussi  nous libérer. En effet "le Christ et à travers lui Dieu lui-même, est ennemi de ce qui fait mal aux hommes" (Père Domergue, sj, cf. Croire).

         Oui, notre Dieu est un Dieu d'amour et il nous faut en finir "avec le Dieu qui punit, se venge et fait payer les dettes" (idem).Jésus est venu et l’histoire du monde bascule, à l’enseignement des scribes sur la Loi vient se substituer celui du Sauveur, nous avons désormais un testament nouveau.

          Dieu veut notre bien mais il nous laisse aussi exercer notre responsabilité, notre liberté. C'est dans celle-ci que nous pouvons nous laisser envahir par des pièges, des idoles, des addictions qui nous enchaînent et nous écartent du Seigneur. Faut-il en citer ? La volonté de pouvoir, l’appât de l'argent, la recherche de notoriété et bien d'autres encore.

        Alors notre esprit préoccupé de parvenir à assouvir ce qui nous aliène laisse se détruire en nous l’image de Dieu et ignorer que cette image est dans l'autre et en nous-mêmes.

        Il nous faut donc entendre le message du Seigneur à chacune et chacun d'entre nous et personnaliser ce que nous dit  le psaume et y répondre "aujourd'hui je veux ouvrir mon cœur pour écouter la Parole du Seigneur“  afin que comme le souhaite St Paul nous soyons "attachés au Seigneur sans partage “et pleinement habités par l’Esprit de Dieu pour proposer l’EVANGILE.

Que la Vierge Marie, la Bonne Mère, nous aide à y parvenir.


Georges RENOUX, diacre permanent

Basilique du Sacré-Cœur de Marseille

Le       28 Janvier 2024


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