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4° dimanche de carême

(2 Chr 36, 14-23 ; Eph 2, 4-10 ; Jn 3, 14-21)
 
        Dans notre chemin vers Pâques, les étapes que nous propose la liturgie, dimanche après dimanche, sont variées : si nous regardons dans notre rétroviseur, nous voyons au tout début Jésus tenté au désert. Puis la Transfiguration et dimanche dernier les marchands chassés du Temple.
Aujourd’hui juste après le milieu de notre pèlerinage, nous venons d’entendre le dialogue entre Jésus et Nicodème, pour ce dimanche de la joie.
        Le Carême est une période que nous retrouvons tous les ans avec plus ou moins de tristesse : il est certain que le désert ne semble joyeux qu’après la pluie : quand tout reverdit. Carême est plutôt synonyme d’austérité, de pénitence, de jeûne. Des mots que nous n’associons pas facilement avec le mot joie !
        Dans les textes que nous venons d’entendre ; ce que la Parole de Dieu est venu dire à notre cœur est pourtant un message qui devrait déclencher une profonde joie intérieure en nous.
        Dans la bouche de St Paul nous avons entendu : « Frères, Dieu est riche en miséricorde » Et rapportées par Jean, ces paroles de Jésus : « Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. »
         Ce sont des mots que nous connaissons, mais est ce qu’ils changent quelque chose dans notre manière d’envisager notre vie ?
Jean Paul II disait « La miséricorde n’est pas une qualité ou un attribut de Dieu : c’est son nom. »
        Nous savons que nous sommes faibles et pécheurs devant Dieu, malgré tous nos efforts. Alors comment Dieu regarde-t-il nos cœurs ?
Le mal qui habite le cœur de l’homme peut être immense et Dieu le voit : comment réagit-il ?
Je vous propose quelques exemples :
        -    Dans le livre de la Genèse, nous nous souvenons de Dieu qui appelle Adam et Eve qui se sont cachés car ils étaient nus : nus car ils avaient désobéi, qu’ils venaient de détruire d’un coup toute l’harmonie de la création, tout le projet de Dieu : ce cadeau décrit au chapitre 1 de la genèse, « et Dieu vit que cela était très bon ». Dieu les chasse et leur explique les conséquences de cette désobéissance, le travail, les douleurs de l’accouchement et la mort. Mais Dieu prend soin de ses 2 premières créatures humaines et « Le Seigneur Dieu fit à l’homme et à sa femme des tuniques de peau et les en revêtit. » Délicate attention : comme une mère qui voit son enfant se faire du mal mais qui lui tend les bras.
        -    Dans le 2eme livre de Samuel, l’adultère de David avec la femme d’Ourias qu’il fait conduire à la mort. Adultère et meurtre : deux ruptures d’Alliance gravissimes. Devant le repentir de David, Dieu pardonne et va même jusqu’à faire entrer l’enfant de cette union dans la généalogie du Christ : il sera le roi Salomon.
        -    Mais le plus beau témoignage de la tendresse de Dieu pour chacun de nous c’est bien sûr la parabole du Fils prodigue racontée par Jésus lui-même : Cet enfant perdu que le Père attend, qu’il guette les bras ouverts : cet enfant c’est chacun de nous : un amour nous attend par-delà les tribulations de nos vies.

        Cette miséricorde, cette grâce dont parle St Paul, s’est incarnée dans Jésus qui est allé jusqu’au calvaire pour nous montrer que son amour est plus puissant que le péché et que la mort. « Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. »
        Nos mots manquent de profondeur pour exprimer cet amour, cette tendresse, cette délicatesse de Dieu à notre égard.
        Le plus juste est certainement le mot miséricorde, qui est un peu désuet. Pourtant dans la nouvelle traduction de la Bible c’est bien ce mot de miséricorde qui a été remis dans le Magnificat de Marie :
            « Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom !
            Sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent. »

        Sur ce chemin de Carême ce n’est pas la tristesse qui doit nous habiter, car Dieu nous aime et il est auprès de chacun de nous pour nous mener vers la lumière et la joie de la résurrection.

        Pour terminer je vous propose un extrait d’un texte de Maurice Zundel, prêtre, (Ta Parole comme une source) qui nous suggère une manière d’exprimer notre joie pendant ce Carême :

        "Le Carême […] doit prendre pour nous le visage de la joie que nous offrons. Car chaque fois que nous nous retiendrons d’infliger aux autres une blessure, chaque fois que nous essaierons de prévenir une douleur, chaque fois que nous ferons naître la joie là où il y avait de l’amertume, nous contribuerons à réaliser cette création qui ne peut être qu’une histoire à deux, et où notre oui est absolument indispensable à la réalisation du plan de Dieu."

        En cette semaine où nous allons fêter St Joseph, confions-nous à celui qui a été pour Jésus un maître de sagesse et de tendresse paternelle.



Philippe ARRIVÉ, diacre permanent
14 Mars 2021
N-D de Lumière, Nantes


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