Rappelons-nous quand Marie et Joseph viennent présenter Jésus,
nouveau-né, au temple, ils offrent en sacrifice 2 petites colombes...
Qu'ils achètent sur place. Aujourd'hui Jésus s'élève contre ces
pratiques en faisant référence au livre du prophète Isaïe et aux psaumes
« Cessez
de
faire de la maison de mon Père une maison de commerce » rappelant
ainsi
le qu'il est venu, non pour abolir la loi, mais bien pour la révéler
pleinement, l'incarner. C'est par son incarnation qu'il voit l’indécence de vouloir quantifier l'amour et la miséricorde de Dieu comme le
faisaient des religions archaïques où l'on sacrifiait bêtes et
personnes pour amadouer un dieu versatile et vengeur et bénéficier
d’avantages, de pouvoir, d’argent… en succombant à des idoles
mortifères (Ps 134) rompant la relation à Dieu, niant notre dignité
commune.
l'idole
de l'argent pensant que tout peut s'acheter niant la valeur même de
l'humain
l’idole
de l'égoïsme exacerbé par des réseaux sociaux qui se disent communautés
mais ne sont qu’une collection d’individus
l'idole
du travail où je me noie, parfois, pour refuser ma vie au cœur du monde,
peut-être au cœur de ma famille,
l’idole
de la peur de la différence qui voit un tout autre un danger,
ces
idoles qui nous rendent dépendants, nous entraînant inexorablement vers
la désespérance,
Sans
oublier toutes celles qui nous sont si personnelles et si secrètes que
l'on n'ose même pas les nommer mais qui nous ébranlent profondément.
Encore
avec nous aujourd'hui, Jésus combat à nos côtés toutes ces déviances
humaines qui nient la bonté de Dieu, sa paternité qui fait de nous des
sœurs, des frères. Avec ce que nous montre Jésus, ce qu’il nous partage
pour vivre de sa paix, vivons une véritable conversion vers Dieu, avec
les autres, nourris par sa parole et de son Esprit de Charité, Lui qui
incarne l'amour gratuit de Dieu.
Car
Dieu ne marchande pas ! Il ne marchande ni ses dons, ni son amour,
ni sa vie, ni son esprit, ni même sa miséricorde. Il se donne entier,
tout entier, pour que nous, ses enfants, nous nous donnions, en toute
confiance et à notre tour, tout entier à Lui et à nos frères et nos
sœurs en partageant notre vie, …sa vie… pour, peut-être nous entendre
dire un jour « venez-les bénis de mon père, car tout ce que
vous avez fait à ces petits qui sont mes frères c'est à moi que vous
l'avez fait".
Dans
la foi et la confiance en Dieu, avec la force de Jésus et la puissance
de l’Esprit, renforcés par la prière individuelle et collective, comme
aujourd’hui autour de cet autel, ensemble, gagnons le combat des idoles,
petites ou grandes, qui nous détournent du projet, du dessein de Dieu
pour le vivre joyeusement ensemble dès aujourd'hui.
Pour
conclure, un extrait d’un poème du Patriarche
Athénagoras :
Je suis
désarmé
Il faut mener la guerre
la plus dure,
Qui est la guerre contre
soi-même.
Il faut arriver à se
désarmer.
J’ai mené cette guerre
pendant des années,
Elle a été terrible,
Mais je suis désarmé
Je n’ai plus peur de
rien,
Car l’Amour chasse la
peur. […]
Si on se désarme, si
l’on se dépossède,
Si l’on s’ouvre au
Dieu-Homme, tout est possible.
Patrick DOUEZ, diacre
permanent
le 3 mars 2024