Année B
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31° dimanche ordinaire


Dt 6, 2-6 ; Ps 118 ; He 7, 23-28 ; Mc 12, 28b-34


        Dans la première lecture, Moïse rappelle au peuple d'Israël qu'en suivant les commandements que Dieu a donnés sur l'Horeb, la promesse offerte est la Terre Promise, ce pays prodigieux, le paradis dira-t-on plus tard. Mais avant de suivre aveuglément ces commandements, encore faut-il se mettre en condition de les vivre en vérité. Il ne s'agit pas de respecter "bêtement" des interdits ou des autorisations mais de prendre conscience, dans la foi, pourquoi Dieu fait une nouvelle fois alliance avec son peuple. Et tout commence par "Écoute Israël." C'est à chaque personne qu'il est dit : mets toi humblement en position d'écouter ton Dieu, sa Parole, laisse là tes occupations, ton savoir, ouvre les oreilles et ton cœur : " le Seigneur notre Dieu est l'unique" c'est Lui seul qui te permet d'être libre. Du buisson ardent Il a interpellé Moïse pour te sauver, te rendre ta dignité et ta liberté, c'est ton Seigneur et il n'y en a qu'un, l'unique et tout puissant et c'est en suivant volontairement ses commandements, les règles du vire ensemble, en comprenant pourquoi il est bon de les suivre que tu pourras vivre heureux. Ainsi, ça ne te sera plus un effort douloureux mais une aventure vécue dans la joie pour un avenir radieux. Nous l'avons chanté dans le psaume, c'est dans la Parole que l'on trouve la force de continuer, la lumière qui éclaire le chemin de l'homme libre du croyant, la joie de vivre aimant et aimé.

        Jésus ne donne pas d'autre réponse au scribe qui l'interroge. Le scribe, ce savant de la torah, connait toutes les lois, les règles et tout ce qui est venu depuis Moïse brouiller la compréhension du message. Cet érudit demande à Jésus : dans ces presque 600 lois, la quelle doit, à coup sur, m'ouvrir la Vie éternelle? Et Jésus, parce qu'il est de Dieu, qu'il est venu de Dieu et qu'il s'inscrit dans le lien sacré de l'Esprit, reprend les mots exacts que Dieu a donné à Moïse " Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force." Lui la Révélation, le Christ, celui envoyé par le Père pour dire son amour au monde complète d'une manière simple, facilement compréhensible et vivable en résumant les autres commandements en un seul : " Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n'y a pas de commandement plus grand que ceux-là.". Il faut donc vivre l'un et l'autre, ensemble, en parfaite union, aimer Dieu et son prochain l'un ne pouvant se réaliser sans l'autre. St Jean, dans sa première lettre, démontre l'unité et la réciprocité de cette manière d'être "aimer Dieu et aimer les hommes". Et nous croyants, comment pourrions-nous oublier Jésus venu par l'amour de Notre Père, nous révéler notre fraternité et dévoiler que cette fraternité ne peux se vivre que dans l'amour du prochain… De l'autre, quel qu'il soit, qu'il me ressemble ou qu'il m'indiffère, qu'il soit étranger ou mon voisin dans cette église, qu'il me contrarie, m'exaspère ou me comble…c'est mon frère, c'est ma sœur…Jésus est venu pour elle, pour lui, pour moi. Dieu à donné à chacun son souffle et son Esprit comme le Christ a donné sa vie pour eux, pour moi. Beaucoup n'ont pas la joie de le savoir ni la grâce de vivre déjà la vie d'enfant de Dieu. Mais nous qui vivons notre baptême nous avons à nous en réjouir et vivre ce Mystère en partageant avec chaque personne rencontrée cet amour qui nous est donné sans compter.
      
        Nous fêtons, cette année, les cinquante ans de Vatican II, un concile d'une importance exceptionnelle où les évêques réunis ont, entre autres, remis l'homme, la communauté humaine au cœur de l'attention, de la préoccupation de l'Église  en rappelant, si besoin était qu'elle est le corps du Christ, témoignant qu'elle n'est pas une organisation uniquement humaine hiérarchique et sclérosée mais un corps engendré par l'Esprit, un corps en mouvement, en constante et perpétuelle évolution. Disant aussi et surtout, que chaque personne par sa dignité d'homme et de croyant, dans ses richesses et ses pauvretés, ses joies et ses souffrances, par sa fraternité et sa charité, contribue à la grandeur de l'Église. C'est aussi au cours de ce concile qu'a été rappelé et magnifié l'importance primordiale du laïc dans l'Église en signifiant clairement que chaque laïc contribue et accomplit la mission même de l'Église. C'est-à-dire que chaque personne de l'Église, de fait membre du corps du Christ, œuvre au salut de tous les hommes. Dans le décret sur l'apostolat des laïcs N°3, il est dit :"Les laïcs tiennent de leur union même avec le Christ, le devoir et le droit d'être apôtres, insérés par leur baptême dans ce corps mystique du Christ".

        Il ne s'agit donc plus de rendre des services mais de vivre dans la dynamique du commandement d'amour que Jésus donne au Scribe, de nous inscrire dans cette volonté du Christ d'offrir à tous les hommes la possibilité d'être sauvé, de proposer à chaque personne un chemin de salut, de lui donner de vivre de l'amour de notre Dieu. Aimer mon prochain comme moi même en lui offrant ma vie d'enfant de Dieu. Dans ce même décret il est dit, un peu plus loin : "Participant à la fonction du Christ Prêtre, Prophète et Roi, les laïcs ont leur part active dans la vie et l’action de l’Église. Dans les communautés ecclésiales, leur action est si nécessaire que sans elle, la mission des pasteurs ne peut, la plupart du temps, obtenir son plein effet. " Alors, si vous voulez vivre pleinement votre baptême, et participer ainsi à l'œuvre de l'Église et au salut des hommes, faites le premier pas, faites vous connaître… Vous, les vivants témoins de la foi et de la grâce à l’œuvre dans les cœurs" écrira un peu plus tard Paul VI .


Patrick DOUEZ, diacre permanent
pour le 4 novembre 2012



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