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2° dimanche de Pâques


Jn 20,19-31

 

Nous sommes toujours dans la joie et l’espérance qui ont été renouvelées en nous par la célébration de la Résurrection de Jésus.

Dans l’Evangile nous voyons Jésus venir parmi les apôtres alors que Jean précise bien que les portes étaient verrouillées.C’est bien le Ressuscité qui se fait reconnaître par eux en leur montrant ses blessures, ses mains, ses pieds et “ la blessure du coeur, source d’où jaillit la grande vague de miséricorde qui se déverse sur l’humanité“ dira le pape Jean-Paul II lors de la canonisation de sœur Faustine en l’an 2000 et l’instauration de ce dimanche comme celui de la Miséricorde divine.

Jésus dit aux apôtres  leur apporter  la Paix et il insiste sur cet apport puis les envoie. Le saint Pape nous précise le sens de cet envoi : “Paix à vous !il faut que l’humanité se laisse atteindre et imprégner par l’Esprit que le Christ ressuscité lui donne. C’est l’Esprit qui guérit les blessures du cœur, abat les barrières qui nous éloignent de Dieu, et qui nous divisent entre nous, restitue la joie de l’amour du Père et celle de l’unité  fraternelle“.

 Il fait  aussi des apôtres les gardiens du sacrement de Réconciliation, ils sont “chargés d’apporter la grande annonce de la miséricorde divine “ puisqu’il leur donne pouvoir de pardonner ou de maintenir les péchés. Dans cette tradition, c’est l’évêque en tant que successeur des apôtres, qui donne pouvoir aux prêtres de confesser dans son diocèse.

Pourtant dans le passage de notre Evangile les choses ne sont pas parfaites car il manque l’un des Douze, Thomas, lors du premier passage de Jésus, et au récit de ses compagnons, il est particulièrement virulent. Il veut voir pour croire.

Alors Jésus reviendra dans les mêmes conditions que précédemment et il ne s’adresse qu’à Thomas pour qu’il constate tout ce qu’il avait fort contesté précédemment face aux autres disciples.

Thomas a alors cette formule que nous reprenons souvent : “mon Seigneur et mon Dieu “. Mais Jésus, après avoir dit à Thomas “parce que tu as vu tu crois“, s’adresse finalement à chacune et chacun d’entre nous “heureux ceux qui croient sans avoir vu“.

Croire sans avoir vu, c’est notre cas à nous tous, plus de  2000 ans après la venue du Christ sur la terre.

Nous croyons parce que nous avons été baptisés dans la mort et la résurrection du Christ au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit avec toutes les grâces et dons qui accompagnent ce sacrement.

Nous croyons que l’Esprit Saint est  source de l’Amour divin, c’est lui qui alimente notre foi. C’est lui qui nous mène à la vérité toute entière.

Nous croyons parce que des témoins nous  ont rapportés ce qu’ils avaient vu et vécu auprès de Jésus comme nous le rappelait Saint Jean dimanche dernier en disant : “il vit et il crut “Ceci a donné les Evangiles et plus globalement le Nouveau Testament.

Nous croyons parce que des hommes et des femmes ont accepté de donner leur vie, à toutes les époques, et c’est encore très vrai aujourd’hui dans nombre de pays, pour affirmer qu’ils croyaient que Jésus était le Christ, le Fils du Dieu venu dans le monde pour nous sauver.

Nous croyons parce que le Christ nous nourrit de son corps et nous fortifie ainsi par l’Eucharistie chaque dimanche et même chaque jour si nous le voulons, nous qui avons la chance d’avoir des prêtres pour célébrer

Nous croyons parce que la prière nourrit une intimité avec les Trois Personnes de la Trinité qui nous aiment et nous connaissent chacun au plus profond de notre être. Chacune et chacun est aimé de Dieu. Comme le disait le pape François à des catéchumènes : “Lui ne vous trahira jamais“

Nous croyons parce que  St Jean dans son épitre lu ce jour nous dit que “tout être qui est né de Dieu est vainqueur du monde, or la victoire remportée sur le monde c’est notre foi “car nous croyons que Jésus est le Fils de Dieu.

Nous croyons parce que dans la belle histoire du début de l’Eglise que nous rapportent les Actes des Apôtres nous voyons des récits étonnants de vie fraternelle et communautaire qui nous montrent combien la rencontre du Christ pouvait les amener à vivre proches les uns des autres, s’efforçant de mettre en application le message de Jésus “aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé“. Depuis lors, des hommes et des femmes s’efforceront tout au long de la chrétienté, sous des formes diverses, de poursuivre ces exemples de vie fraternelle et communautaire..

Chers frères et sœurs, nous sommes un peuple de croyants  qui aujourd’hui se réjouit que les catéchumènes baptisés dans la nuit de Pâques, en ce dimanche autrefois nommé “ in albis“, viennent symboliquement déposer le vêtement blanc qu’ils ont alors revêtu, témoignant ainsi de leur entrée pleine et entière dans notre communauté. Ils sont des chrétiens debout prêts à vivre parmi nous de toutes les grâces et des charismes qu’ils ont reçus. Que ce sang neuf que le Seigneur injecte dans notre communauté, soit pour nous source de vigueur pour, comme eux et avec eux, témoigner de l’Amour de Dieu qu’ils ont découvert.

Nous l’avons dit ce dimanche qui suit la fête de Pâques est  celui de la Miséricorde divine. La miséricorde n’est-ce pas la plus belle expression de l’Amour de Dieu pour chacune et chacun d’entre nous et particulièrement pour ceux qui en ont le plus grand besoin. Mettre en exergue la miséricorde de Dieu c’est montrer que dans un monde sécularisé et tendant à l’individualisme, les chrétiens témoignent d’une autre valeur, la capacité, à l’exemple de leur Seigneur, de pardonner et de rendre sa chance à tout celui qui s’est écarté du chemin car redisons-le,il reste aimé de Dieu. Notre foi nous invite à ressembler à ce Dieu de miséricorde, même si nous ne nous en croyons pas capable, car le pardon permet de grandir dans l’Amour alors que la haine ou la rancune sont mortifères.

En ce dimanche de la Miséricorde, Jésus nous le redit “aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé “,à son exemple, car nous sommes encore  proche de cette semaine sainte où nous avons médité l’extraordinaire  sacrifice de Jésus pour nous.

Celle qui peut nous conduire à être des “hommes et des femmes de miséricorde“ c’est la Vierge Marie., elle- même connue comme Mère de  Miséricorde Elle a tout porté et nous redit aujourd’hui ce qu’elle a dit aux serviteurs à Cana “Faites tout ce qu’il vous dira“.

Vierge Marie, merci de prier pour que notre cœur s’ouvre suffisamment pour nous  rendre capables de faire tout ce qu’il nous dira pour être ces êtres capables de miséricorde comme Jésus nous y invite dans les Béatitudes et faire nôtre la prière d’abandon de Sœur Faustine : « Jésus, j’ai confiance en toi ».

 

Georges RENOUX, diacre permanent

Basilique du Sacré Cœur de Marseille

Le 7 avril 2024

 




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