Nous
sommes toujours dans la joie et
l’espérance
qui ont été renouvelées en nous par la célébration de la Résurrection de
Jésus.
Dans
l’Evangile
nous voyons Jésus venir parmi les apôtres alors que Jean précise bien
que les portes étaient verrouillées.C’est bien le Ressuscité qui se fait
reconnaître par eux en leur montrant ses blessures, ses mains, ses pieds
et “ la blessure du coeur, source d’où jaillit la grande vague de
miséricorde qui se déverse sur l’humanité“ dira le pape Jean-Paul II
lors de la
canonisation de sœur Faustine en l’an 2000 et l’instauration de ce
dimanche
comme celui de la Miséricorde divine.
Jésus
dit
aux apôtres leur apporter la
Paix et il insiste sur cet apport puis les envoie.
Le saint Pape nous précise le sens de cet envoi : “Paix à
vous !il
faut que l’humanité se laisse atteindre et imprégner par l’Esprit que le
Christ
ressuscité lui donne. C’est l’Esprit qui guérit les blessures du cœur,
abat les
barrières qui nous éloignent de Dieu, et qui nous divisent entre nous,
restitue
la joie de l’amour du Père et celle de l’unité
fraternelle“.
Il
fait aussi des apôtres les
gardiens du sacrement de
Réconciliation, ils sont “chargés d’apporter la grande annonce de la
miséricorde divine “ puisqu’il leur donne pouvoir de pardonner ou
de
maintenir les péchés. Dans cette tradition, c’est l’évêque en tant que
successeur des apôtres, qui donne pouvoir aux prêtres de confesser dans
son
diocèse.
Pourtant
dans
le passage de notre Evangile les choses ne sont pas parfaites car il
manque l’un des Douze, Thomas, lors du premier passage de Jésus, et au
récit de
ses compagnons, il est particulièrement virulent. Il veut voir pour
croire.
Alors
Jésus
reviendra dans les mêmes conditions que précédemment et il ne s’adresse
qu’à
Thomas pour qu’il constate tout ce qu’il avait fort contesté
précédemment face
aux autres disciples.
Thomas
a
alors cette formule que nous reprenons souvent : “mon Seigneur et
mon Dieu “.
Mais Jésus, après avoir dit à Thomas “parce que tu as vu tu crois“,
s’adresse
finalement à chacune et chacun d’entre nous “heureux ceux qui croient
sans
avoir vu“.
Croire
sans
avoir vu, c’est notre cas à nous tous, plus de 2000
ans après la venue du Christ sur la
terre.
Nous
croyons
parce que nous avons été baptisés dans la mort et la résurrection du
Christ au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit avec toutes les grâces
et
dons qui accompagnent ce sacrement.
Nous
croyons
que l’Esprit Saint est source
de
l’Amour divin, c’est lui qui alimente notre foi. C’est lui qui nous mène
à la
vérité toute entière.
Nous
croyons
parce que des témoins nous ont
rapportés
ce qu’ils avaient vu et vécu auprès de Jésus comme nous le rappelait
Saint Jean dimanche dernier en disant : “il vit et il crut “Ceci a
donné
les Evangiles et plus globalement le Nouveau Testament.
Nous
croyons
parce que des hommes et des femmes ont accepté de donner leur vie, à
toutes les époques, et c’est encore très vrai aujourd’hui dans nombre de
pays,
pour affirmer qu’ils croyaient que Jésus était le Christ, le Fils du
Dieu venu
dans le monde pour nous sauver.
Nous
croyons
parce que le Christ nous nourrit de son corps et nous fortifie ainsi
par l’Eucharistie chaque dimanche et même chaque jour si nous le
voulons, nous
qui avons la chance d’avoir des prêtres pour célébrer
Nous
croyons
parce que la prière nourrit une intimité avec les Trois Personnes de la
Trinité qui nous aiment et nous connaissent chacun au plus profond de
notre être.
Chacune et chacun est aimé de Dieu. Comme le disait le pape François à
des catéchumènes :
“Lui ne vous trahira jamais“
Nous
croyons
parce que St Jean dans son
épitre lu ce jour nous dit que “tout être qui est né de Dieu est
vainqueur du
monde, or la victoire remportée sur le monde c’est notre foi “car nous
croyons
que Jésus est le Fils de Dieu.
Nous
croyons
parce que dans la belle histoire du début de l’Eglise que nous
rapportent les Actes des Apôtres nous voyons des récits étonnants de vie
fraternelle et communautaire qui nous montrent combien la rencontre du
Christ
pouvait les amener à vivre proches les uns des autres, s’efforçant de
mettre en
application le message de Jésus “aimez-vous les uns les autres comme je
vous ai
aimé“. Depuis lors, des hommes et des femmes s’efforceront tout au long
de la
chrétienté, sous des formes diverses, de poursuivre ces exemples de vie
fraternelle et communautaire..
Chers
frères
et sœurs, nous sommes un peuple de croyants
qui aujourd’hui se réjouit que les
catéchumènes baptisés dans la nuit de Pâques, en ce dimanche autrefois
nommé “
in albis“, viennent symboliquement déposer le vêtement blanc qu’ils ont
alors revêtu,
témoignant ainsi de leur entrée pleine et entière dans notre communauté.
Ils
sont des chrétiens debout prêts à vivre parmi nous de toutes les grâces
et des
charismes qu’ils ont reçus. Que ce sang neuf que le Seigneur injecte
dans notre
communauté, soit pour nous source de vigueur pour, comme eux et avec
eux,
témoigner de l’Amour de Dieu qu’ils ont découvert.
Nous
l’avons
dit ce dimanche qui suit la fête de Pâques est celui
de la Miséricorde divine. La miséricorde
n’est-ce pas la plus belle expression de l’Amour de Dieu pour chacune et
chacun
d’entre nous et particulièrement pour ceux qui en ont le plus grand
besoin.
Mettre en exergue la miséricorde de Dieu c’est montrer que dans un monde
sécularisé et tendant à l’individualisme, les chrétiens témoignent d’une
autre valeur,
la capacité, à l’exemple de leur Seigneur, de pardonner et de rendre sa
chance
à tout celui qui s’est écarté du chemin car redisons-le,il reste aimé de
Dieu.
Notre foi nous invite à ressembler à ce Dieu de miséricorde, même si
nous ne
nous en croyons pas capable, car le
pardon
permet de grandir dans l’Amour alors que la haine ou la rancune sont
mortifères.
En
ce
dimanche de la Miséricorde, Jésus nous le redit “aimez-vous les uns les
autres comme je vous ai aimé “,à son exemple, car nous sommes encore
proche de cette semaine sainte où nous avons
médité l’extraordinaire sacrifice
de
Jésus pour nous.
Celle
qui
peut nous conduire à être des “hommes et des femmes de miséricorde“
c’est
la Vierge Marie., elle- même connue comme Mère de
Miséricorde Elle a tout porté et nous redit
aujourd’hui ce qu’elle a dit aux serviteurs à Cana “Faites tout ce qu’il
vous
dira“.
Vierge
Marie,
merci de prier pour que notre cœur s’ouvre suffisamment pour nous
rendre capables de faire tout ce qu’il nous
dira pour être ces êtres capables de miséricorde comme Jésus nous y
invite dans
les Béatitudes et faire nôtre la prière d’abandon de Sœur
Faustine : « Jésus,
j’ai confiance en toi ».
Georges RENOUX, diacre
permanent
Basilique du Sacré Cœur
de
Marseille
Le 7 avril 2024