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2ème dimanche du Temps Ordinaire


1S3, 3b-10.19 / Ps 39 / 1Co 6, 13c-15a.17-20



    Dans la Parole que Dieu nous adresse ce matin (ce soir), nous avons entendu plusieurs appels : l’appel individuel du jeune Samuel dans le temple, l’appel groupé de plusieurs disciples autour de Jean-Baptiste ; l’appel collectif adressé aux premiers croyants rassemblés à Corinthe. Ce sont essentiellement des appels à la relation avec Dieu. Les appels à la mission viendront plus tard... Et ces appels de Dieu à construire une relation avec lui ne restent pas enfermés dans les textes de la Bible. Ils ont résonné dans un passé plus récent. Ils continuent de retentir à nos oreilles. Ils sont actuellement présents à travers les personnes et les événements que nous rencontrons au fil de notre vie. Oui ! Dieu ne cesse pas d’appeler…

    Dans un passage du Premier Testament, nous avons d’abord entendu le récit de l’appel que Dieu adresse à Samuel, futur prophète, encore un enfant. Quadruple appel, quadruple réponse. Les trois premières fois, le jeune Samuel croyait que le vieux prêtre Eli avait besoin de lui. Trois fois il se déplace. Pour rien. Sans comprendre. C’est finalement le prêtre qui comprend le premier et oriente Samuel vers Dieu. Lorsqu’il entend le quatrième appel, Samuel ne se déplace pas. Cette fois, c’est le Seigneur qui vient à lui. Samuel fait alors une réponse ajustée : « Parle, ton serviteur écoute ». Comprenons à notre tour : Dieu ne vient pas pour recevoir de l’aide, mais pour qu’on l’écoute. Dieu appelle, pas d’abord pour dicter des choses à dire ou à faire, mais pour se tenir à côté de celui ou celle qu’il appelle, comme un ami auprès d’un ami. On apprend à faire connaissance. Ainsi en va-t-il avec Dieu.

    Dans l’évangile, c’est Jean-Baptiste qui, du regard et de la voix, présente Jésus à des amis. Pourquoi ces deux-là ont-ils aussitôt suivi Jésus ? Ont-ils été intrigués par le nom que Jean lui a donné : Agneau de Dieu ? On ne sait pas. En tous cas, maintenant, c’est Jésus qui se retourne, qui les regarde et les interroge : Que cherchez-vous ? On a l’impression que les amis sont pris de court. A la question, ils répondent par une autre question : Où demeures-tu ? Jésus les appelle à venir et à voir. Ils se sont donc déplacés, ils ont vu où Jésus demeurait, et ils sont restés auprès de lui ce jour-là. Jésus ne leur a pas fait pas discours, il ne leur a rien demandé. Ils ont seulement fait connaissance. Pourtant cette rencontre a produit de l’effet. Elle a poussé André à conduire son frère à Jésus en lui disant : Nous avons trouvé le Messie. Et l’évangéliste précise : ce qui veut dire Christ. 

    Après Eli… Après Jean-Baptiste et André… Voilà Paul ! Par son intermédiaire, Dieu appelle les premiers croyants de Corinthe à faire un seul corps et un seul esprit avec le Christ, parce que le corps est le sanctuaire de l’Esprit de Dieu. Un corps parfois blessé ou malade, handicapé ou fatigué, étranger ou douloureux... C’est avec ce corps humain et avec le corps parfois abîmé que nous formons en Église que Dieu nous appelle à lui rendre gloire. Cet appel résonne avec la réponse que l’homme adresse à Dieu dans le psaume que nous avons chanté : Tu t’es penché vers moi… Tu as mis dans ma bouche un chant nouveau… Tu m’as ouvert les oreilles… J’ai dit ton amour et ta vérité à la grande assemblée… 

 

    Plus près de nous, nous avons appris comment les bienheureux Célestin et Michel ont entendu les appels de Dieu. Comment ils y ont répondu, après un discernement plus ou moins long et sinueux. Appel à être prêtre ou moine, à vivre à Nantes ou à Marseille, à rester en France ou à partir en pays musulman. A chaque étape, ils se sont fait accompagner… au séminaire, en paroisse, avec les équipes du Prado ou par des moines de l’abbaye de Bellefontaine pour éclairer et comprendre les appels reçus... pour y répondre au mieux, pour approfondir leur relation à Dieu, et pour vivre leur vocation en lien avec leurs frères.

 

    Aujourd’hui encore, Dieu ne cesse pas d’appeler. Ses appels ne sont pas réservés aux prêtres, aux religieux et aux diacres. Ils nous concernent tous sans exception, personnellement et collectivement. Baptisés, nous sommes tous enfants de Dieu, appelés à entrer dans son intimité. Nos corps sont habités par l’Esprit qui unit le Père et le Fils. Comme le rappelle Paul, ils sont appelés à rendre gloire à Dieu. Suivre Jésus, à l’exemple d’André, de Jean, de Paul, de Célestin ou de Michel... c’est sortir de soi, se déplacer, demeurer chez lui avant de marcher avec lui à la rencontre de nos frères et sœurs. Nous en aurons l’occasion dès jeudi prochain, en entrant dans la semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Cette année, le thème est proposé par un groupe de chrétiens du Burkina Faso : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu et ton prochain comme toi-même. N’est-ce pas là un appel à entrer dans cette relation qui nous unit, cœur, corps et esprit dans l’amour de notre Père et de nos frères burkinabés ?

    Oui Dieu appelle encore et toujours. En Église, chacun de nous peut s’appuyer sur un Éli, un Jean-Baptiste, un Paul, un Célestin ou un Michel des temps actuels pour découvrir sa vocation, celle qui donnera sens à sa vie.  

    A chacun d’entendre l’appel et de répondre :  « Seigneur, Tu m’as appelé, me voici ».

    AMEN.

    Hubert PLOQUIN

    Le 14 janvier 2024                                                                   

    St Philippe et St Jacques de Sautron - St Léger d’Orvault – Ste Bernadette d’Orvault

 




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