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21° dimanche du Temps Ordinaire

                     
Jos 24, 1-2a.15-17.18b ; Ps 33 (34), 2-3, 16-17, 20-21, 22-23 ; Ep 5, 21-32 ; Jn 6, 60-69

 

« Voulez-vous partir, vous aussi ? »

 

C’est la question de confiance que Jésus pose à l’assemblée des douze, alors que :

« Beaucoup de disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner » nous dit l’Evangile.

 

« Voulez-vous partir, vous aussi ? »

C’est la question que le Seigneur pose à chacun de nous, quand les exigences de la foi nous paraissent difficile à entendre, et à comprendre,

Ou quand les aléas de notre vie nous font douter de Dieu.

 

Et Dieu nous laisse libre de notre réponse :

Voulez-vous venir à moi, ou partir vers d’autres dieux ?

Il nous laisse libre de notre choix,

Parce que la Foi, comme l’amour, sont les domaines de la Liberté.

 

C’est toujours Dieu qui fait le premier pas, c’est lui qui vient à nous, qui nous appelle ; il attend notre réponse, sans jamais nous contraindre.

 

Il y a 2 000 ans, l’apôtre Pierre a répondu par une véritable profession de foi à l’interpellation de Jésus :

« Seigneur, à qui irions-nous ?

Tu as les paroles de la vie éternelle »

 

Je vous propose d’écouter cette réponse de Pierre au nom des 12 apôtres, alors que tous les autres disciples se sont évaporés.

 

Avant de nous poser nous-même cette question : croyons-nous, aujourd’hui, que Jésus a les paroles de la Vie éternelle ?

 

 

Je reviens donc sur le récit que nous venons d’entendre : c’est la conclusion de l’enseignement de Jésus à la synagogue de Capharnaüm, qu’on appelle « le discours du pain de vie » - nous l’avons suivi en lecture continue depuis 4 dimanches.

Après avoir nourri une foule de 5 000 personnes sur la montagne, Jésus a longuement expliqué le sens de ce signe, avec des mots inouïs, c’est-à-dire jamais entendus :

-       « Moi, je suis le pain vivant descendu du Ciel, envoyé par le Père »

-       « Le pain que je donnerai c’est ma chair donnée pour la vie du monde »

-       « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle et moi, je le ressusciterai au dernier jour »

Paroles « incroyables » au sens fort du terme, et la foule réagit : « Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? » Nous aurions peut-être réagi de la même façon ?

Conséquence : les gens cessent de suivre Jésus. Ils avaient cru que Jésus était le nouveau Moïse, le Prophète annoncé, parce qu’il avait distribué le pain en abondance.

Le pain était bon, mais les paroles sont difficiles à digérer !  

Jésus se retrouve donc seul avec Pierre et le petit nombre des apôtres : de 5 000 personnes qui ont été nourries, on se retrouve à 12 - dont Judas qui le livrera quelque temps plus tard. Etonnant retournement. Tout ça pour ça ?

Alors Jésus pose la question à cette petite assemblée des 12 : « Voulez-vous partir, vous aussi ? »

Il reçoit en réponse la profession de Foi de Pierre, la proclamation de Foi de Pierre.

« Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle.

 

Les Paroles de la vie éternelle, qu’est-ce que ça veut dire ?

C’est la Bonne nouvelle que Jésus annonce par son Incarnation, et par toute sa vie d’homme parmi les hommes.

Pierre a compris que Jésus n’est pas seulement un distributeur de pain

- le don du pain sur la montagne n’était qu’un signe –un signe extraordinaire, mais un signe. Jésus est lui-même le pain, par sa chair, c’est-à-dire par tout son être, par toute sa personne, par tout ce qui fait sa vie : il est LE PAIN QUI DONNE LA VIE ETERNELLE.

 « Moi, je suis le pain vivant, envoyé par le Père, et donné pour que le monde ait la vie éternelle ».

Les 12 ont suivi Jésus sur tous les chemins, ils ont vécu avec lui, ils l’ont vu prier son Père du ciel, ils ont été témoins de son attention aux plus petits et des signes qu’il a posés, et ils ont été à l’écoute de sa parole. Même s’ils n’ont pas tout compris.

 

Ce qui est au cœur de la profession de foi de Pierre au nom des apôtres, c’est leur cheminement avec Jésus, et l’écoute fidèle de la parole : « à qui irions-nous ? » 

 

La vie et les paroles de Jésus les ont touchés ; c’est une question d’écoute, et aussi de réception : « l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu ».

 

C’était il y a 2 000 ans à la synagogue de Capharnaüm, et c’est par le témoignage de Pierre et des apôtres que la foi a été transmise à travers le monde, à travers les générations, et jusqu’à nous.

 

 

C’est le sens de notre présence en ce dimanche. Nous sommes, ce qu’on appelle, des « fidèles » : fidèles à la grâce de notre baptême, fidèles à la foi reçue de nos parents, fidèles à l’enseignement de l’Eglise, fidèles à l’écoute de la Parole.

 

J’en viens donc à cette question :

Croyons-nous ce matin que Jésus a les paroles de la Vie éternelle ?

 

Alors, je prends le risque de répondre pour nous tous, comme Pierre l’a fait au nom des disciples :  Oui, nous croyons que Dieu nourrit notre vie en 2024, par sa Parole et par son eucharistie. C’est le CREDO que nous dirons dans quelques minutes.

 

Les mots de la Liturgie sont parfois difficiles à entendre et à comprendre ; le sacrement de l’eucharistie reste un grand mystère – c’est-à-dire une vérité que nous recevons, et que n’aurons jamais fini de comprendre.

 

Et, si nous sommes honnêtes avec nous même, nous devons bien reconnaitre que nous n’avons pas tous les jours une tête de Ressuscité ! 

 

Mais, en écoutant la réponse de l’apôtre Pierre, nous comprenons que pour rencontrer Jésus dans notre vie, il faut écouter sa parole, et la prendre au sérieux en nous mettant en chemin :

« A qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » 

 

Nous pouvons dire cela dans la Foi, j’allais dire : « en toute bonne foi » quand nous cheminons avec Jésus, quand nous mettons nos propres pas dans ceux de Jésus, comme l’ont fait les Apôtres ; nous devenons Chrétiens, quand nous mettons sa parole en pratique dans notre vie ; il a vécu et il a agi dans une vie d’homme, pour que nous transformions notre vie à notre tour.

 

Il y a plusieurs moyens concrets d’agir comme Jésus a vécu ; j’en citerais trois, par exemple :

-       Commencer par rendre grâce au Père pour notre vie, parce que tout don vient de Dieu,

-       Pardonner à ceux qui nous ont offensés, même quand c’est difficile humainement,

-       Nous mettre au service : « soyez soumis les uns aux autres » nous conseille Saint Paul

 

Ça demande une conversion de chaque jour, et ça engage notre liberté. C’est un choix.

Mais c’est bien cela vivre en Chrétien, vivre dans le Christ : c’est avoir la vie en plénitude, et entrer dans la vie éternelle dès maintenant.

CROIRE en JESUS, c’est engager notre Liberté de faire un pas vers celui qui a fait le premier pas vers nous.

 

C’est ce que je retiens de tout ce discours du Pain de vie : Dieu vient à nous chaque jour, il nous invite, et il nous offre sa Parole et son eucharistie, c’est-à-dire sa Vie.

Oui, c’est Dieu qui nous invite à venir vers lui.

 

Saint Augustin - dont on va célébrer la fête cette semaine – disait :

« L’eucharistie, c’est le pain qui cherche la faim »

 

Le pain nourrit celui qui le mange, mais il ne nourrit pas celui qui se contente de le regarder, ou qui le laisse sur la table, celui qui n’a pas faim…

Alors, ayons faim ! N’attendons pas de tout comprendre du mystère de l’Eucharistie pour nous approcher de la Table. Même si notre Foi est faible, même si notre démarche est encore hésitante, nous pourrons dire tout à l’heure :  

« Je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai guéri. »

Une parole ? Quelle parole ?

Peut-être celle-ci : « Heureux les invités au repas du Seigneur ».                            Amen

 

Emanuel MÉRIAUX, diacre permanent

Paroisse Saint Louis de Montfort, Saint Herblain (44)




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