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20° dimanche du Temps Ordinaire

Pv 9, 1-6 ; Eph 5, 15-20 ; Jn 6, 51-58

« Ici j'ai de quoi manger, un cadre convivial, des copains. Çà me fait du bien de rencontrer des gens » apprécie la jeune fille un peu émue. Un déjeuner, un sourire, un endroit pour se poser et discuter en été, c'est le dispositif Solidair'été qui apporte une aide alimentaire et un peu de convivialité et réconfort aux personnes précaires et sans abri, dans une école nantaise. 

Et pourtant Jean nous donne aujourd'hui la recette pour accueillir Jésus qui nous invite à son repas et à recevoir le pain de Vie ! :  « Venez manger mon pain et boire le vin que j'ai apprêté ! » nous dit aussi le Livre des Proverbes.

Jésus met ses pas et ses mots dans ceux de l’Écriture dont il s'est nourri depuis l'enfance. Il reprend l'image de la manne et plus que la manne  c'est une « nourriture inconnue » qu'il nous laisse : sa chair livrée, son sang versé, sa vie offerte. C'est un pain de vie ! Pourtant nul ne peut mettre la main sur Dieu. Son sacrifice « a ce goût là » : se dessaisir de soi pour que l'autre vive, et découvrir que ce mouvement procure un surcroît de vie. Voilà ce que nous apprend Jésus quand il accomplit ce geste... le discours du Pain de Vie nous appelle à « MÂCHER » et à « remâcher » la Parole, c'est à dire le témoignage de Jésus dans l’Évangile, à l'actualiser en actes dans tous les secteurs de l'existence. Alors quelle parole, quel geste, quelle attitude de Jésus me nourrissent aujourd'hui ?

Mais cette page d’Évangile est quand même difficile à comprendre : « ...qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ».   ce pain descendu du ciel c'est Lui venu combler une tout autre faim.  Par le mot « chair » Jésus désigne sa vie d'homme, et ce que nous devons assimiler c'est sa vie, telle qu'elle nous est rapportée dans les évangiles pour faire nôtre ses gestes et ses paroles. 

Quelles sont nos activités régulières chaque jour ? Dormir, manger, travailler. Les repas en sont souvent le centre et rythment notre vie. Or Jésus « pain vivant descendu du ciel » nous invite à l'inscrire au menu de tous les jours.  Concrètement pour « goûter » Jésus il y a plusieurs recettes : la prière qui met en relation et ouvre un dialogue avec Lui mais surtout l'ouverture à l'autre, le souci des autres : le soutien à une personne en difficulté ou  dans le besoin, l'accueil et la rencontre de l'étranger, le migrant, le réfugié, l'aide à une personne âgée, parce qu'aider les autres ouvre notre cœur à Jésus.  Alors partons à la rencontre de Dieu dans les autres !! et pourquoi pas un « déjeuner avec Dieu » ?

C'est  l'histoire de la rencontre d'un petit garçon et d'un vieillard, (texte de Tom, diacre et Marlène d'Arizona) :

Il était une fois un petit garçon qui voulait rencontrer Dieu.

Il savait bien que le voyage était long pour arriver où Dieu habitait ; alors, il bourra sa valise de biscuits avec six canettes de soda, puis il se mit en route.

Après avoir passé trois pâtés de maisons, il rencontra un vieillard. Il était assis dans un jardin public et ses yeux fixaient des pigeons. Le gamin s’assit à côté de lui et ouvrit sa valise. Il allait boire un soda quand il remarqua que le vieil homme avait l'air d'avoir faim. Il lui offrit donc un biscuit. 

Très reconnaissant, l'homme l'accepta et sourit à l'enfant. Son sourire était si rayonnant que le petit garçon avait envie de revoir cette belle expression sur son visage ; il lui offrit donc un soda. Une nouvelle fois l'homme lui sourit. L'enfant était aux anges ! Ils restèrent ainsi tout l’après-midi à manger et sourire, sans dire un seul mot.

Comme le soir tomba, le garçon se sentait très fatigué.

il se leva pour partir, mais après avoir fait quelques pas, il se retourna, courut vers le vieil homme et le serra dans ses bras et lui offrit son sourire le plus radieux.

Quelques instants plus tard, lorsque l'enfant ouvrit la porte de chez lui, sa mère fut surprise de la joie qu'exprimait son visage. Elle lui demanda : "Qu’as-tu fait aujourd’hui qui t'as rendu si heureux ?". Il répondit : "J’ai déjeuné avec Dieu". Avant que sa mère puisse répondre, il ajouta : "Tu sais quoi, il a le plus merveilleux des sourires !".

Entre temps, le vieillard, lui aussi rayonnant de joie, rentra chez lui. Son fils, stupéfait de l’expression de sérénité qui inondait son visage, lui demanda : "Papa, qu’as-tu fait aujourd’hui qui t'as rendu si heureux ?"

L'homme répondit : "J’ai mangé des biscuits avec Dieu."

Et avant que son fils puisse répondre, il ajouta : "Tu sais, il est beaucoup plus jeune que je ne le pensais !"

Trop souvent, nous sous-estimons le pouvoir d'un toucher de la main, d'une oreille qui écoute, d'une parole aimable ; nous minimisons la force d'un compliment sincère, d'un acte bienveillant, même le plus modeste. Or, chacune de ces manifestations peut transformer une vie. Les gens entrent dans notre existence, parfois pour une quelconque raison, parfois rien que pour une saison, mais parfois aussi, pour toute la vie. 

Tout à l'heure soyons attentifs à la parole que prononce le diacre, chaque dimanche, quand  il verse cette petite goutte d'eau : « Comme cette eau se mêle au vin pour le sacrement de l'Alliance, puissions-nous être unis à la divinité de Celui qui a pris notre humanité ». Cette goutte représente chacun de nous, avec son humanité imparfaite. Mélangée au vin elle n'est plus seule avec ses faiblesses. Jésus a pris notre condition humaine pour nous donner part à sa vie divine. « Dieu s'est fait homme pour que l'homme devienne Dieu ! » (St Irénée) incroyable et fascinant non ?. Alors.. en participant à l'Eucharistie, laissons le Christ nous entraîner dans son mystère de vie..



François CORBINEAU, diacre permanent

18 août 2024



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