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18° dimanche du Temps Ordinaire

Ex 16, 2-4.12-15
Ps 77, 3.4ac, 23-24, 25.52a.54a
Ep 4, 17.20-24
Jn 6, 24-35


       

« Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif. »

C’est une sacrée promesse que nous fait Jésus – mais pas facile à comprendre :

-       Venir à Jésus, qu’est-ce que ça veut dire pour nous ?

-       Croire en Jésus : qu’est-ce que ça veut dire pour nous ?

 

C’est une double question - pas de tout repos pour le mois d’Aout, mais c’est une question vitale.

Je vous propose qu’on la regarde ensemble : c’est la question de la Foi, de la foi qui agit.

Et nous essaierons ensuite de comprendre Jésus qui nous dit : « Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle ».

Pour cela, il faut revenir un tout petit peu en arrière, en allant voir les versets qui précèdent le passage que nous venons d’entendre.

La liturgie dominicale n’a pas retenu ces quelques versets qui font le lien entre le récit des pains que nous avons entendu dimanche dernier, et le passage que nous avons proclamé aujourd’hui.

Je vous fais le résumé de l’épisode précédent.

Après que Jésus a nourri la foule, et s’est retiré seul dans la montagne, les disciples sont repartis à Capharnaüm en barque, sans l’attendre. La ville de Capharnaüm est située « sur l’autre rive » ; ils doivent donc traverser le lac à la rame. C’était le soir, les ténèbres ; un grand vent soufflait, et la mer était agitée. Les disciples sont effrayés - et ils voient Jésus qui vient à eux en marchant sur la mer (…) Il les rejoint, en leur disant « N’ayez pas peur ! »

Marcher sur les eaux, ce n’est pas une nouvelle discipline olympique :

Il ne faut pas confondre Léon MARCHAND, avec Jésus marchant sur les eaux !

Marcher sur la mer, c’est aussi impossible humainement que marcher sur la mort : la mer est le symbole de la mort. Jésus montre déjà qu’il vaincra la mort sur la Croix, et qu’il est donc Celui qui donne la vie.

Cela éclaire le discours « du pain de vie » qui vient à la suite, et dont allons poursuivre la lecture en continu pendant 4 semaines ; c’est un Chapitre central dans l’Evangile de St Jean. Jésus veut nous faire comprendre que « L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu ».

Jésus va faire de la pédagogie, et expliquer longuement le signe du pain. Jésus est celui qui fait ce qu’il dit, et qui dit ce qu’il fait. Habituellement, on dit : « des paroles et des actes », mais ici c’est une Parole qui va éclairer un acte, un signe.

En éclairant ce qu’il a FAIT sur la montagne, Jésus révèle qu’il EST le salut du monde.

C’est un texte pas facile à comprendre, et qui demande de faire « le pas de la foi ».

Je reprends donc le fil du récit d’aujourd’hui.    (Vous suivez toujours ?)

Quand la foule vit que Jésus n’était pas là, ni ses disciples, les gens ont pris leurs barques à leur tour, pour se diriger vers Capharnaüm à la recherche de Jésus.

L’ayant trouvé sur l’autre rive, ils lui dirent : « Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? »

Et Jésus entame alors un dialogue avec la foule. Nous sommes à la synagogue de Capharnaüm.

De même qu’il est passé sur l’autre rive du lac de Galilée, il va entrainer ses interlocuteurs au-delà de leur désir du pain alimentaire, par lequel il a comblé leur faim d’un jour. Jésus annonce qu’il est le pain de Dieu descendu du ciel pour donner la vie.

Les Juifs ont vu dans ce signe un geste prophétique, comparable à l’action de Moïse au désert durant l’Exode. Jésus les invite à déplacer leur regard, du don vers le donateur.

Le Père de Ciel est l’origine de tout don, et Jésus est son envoyé : il est le fils, le médiateur entre Dieu et chaque homme. Celui qui vient à Jésus en répondant à son appel accède à la source de la vie éternelle.

C’est cela l’œuvre de Jésus : conduire tous les hommes à partager la vie de Dieu.

 

Alors j’en viens à la question centrale pour aujourd’hui :

Qu’est-ce que croire en Jésus, et travailler aux œuvres de Dieu ?

Le Discours du pain de vie nous invite à comprendre que l’acte de croire est un choix pour chacun, une décision, une dynamique qui nous entraine à la suite de Jésus.

Ce n’est pas une question de raisonnement intellectuel, ni de ‘foi du charbonnier’.

Il s’agit d’entrer en communion, en relation avec lui et avec le Père du Ciel : c’est cela croire en Jésus.

Jésus appelle tous ceux qui l’écoutent, et qui lui font confiance, à mettre leurs pas dans les siens. Venir à Jésus, c’est vivre de sa vie, se nourrir de sa parole, et agir comme lui : le Verbe de Dieu s’est fait le serviteur des hommes, jusqu’au don de sa propre vie.

C’est en entrant dans ce mouvement, que nous n’aurons jamais faim ni soif. C’est cela ‘travailler aux œuvres de Dieu’.

Dans la Lettre aux Ephésiens que nous avons entendue en seconde Lecture, St Paul nous propose de revêtir l’homme nouveau, c’est à dire : travailler pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle.

Qu’est-ce que c’est que la nourriture qui demeure pour la vie éternelle ?

Ce sont les actes de miséricorde, par exemple : accueillir chaque personne comme une créature de Dieu, et porter un regard bienveillant sur nos frères,

C’est aussi : oser les gestes et les paroles qui relèvent celui qui est tombé,

Ou encore : rechercher le bien commun dans nos actions...chacun trouvera ce qu’il peut faire. 

C’est le contraire de « la nourriture qui se perd » et qui ne nous rassasiera pas : nos ambitions, petites et grandes, nos rêves de médaille d’or, notre orgueil, et toutes nos petites mesquineries…

Je remarque que très souvent, à l’occasion d’une sépulture chrétienne, on évoque tout ce que la personne décédée a réalisé de beau dans sa vie : parce que c’est ça qui reste pour la vie éternelle.

Alors notre vie de croyant, soutenue par la prière et par les sacrements, prend une dimension d’éternité dès ici-bas,

Et le pain de l’eucharistie que nous allons célébrer rend vivante la présence de Jésus parmi nous.

Saint Jean-Marie Vianney, dont c’est la fête aujourd’hui, disait à ses paroissiens d’Ars :

« La nourriture de l'âme, c'est le Corps et le Sang d'un Dieu ! ô la belle nourriture ! L’âme ne peut se nourrir que de Dieu ! il n’y a que Dieu qui puisse la remplir ! il n’y a que Dieu qui puisse rassasier sa faim ! »

Puissions-nous ne pas passer à côté d’un tel don en surabondance !  

 

Seigneur,

Nous sommes ton peuple et tu ne nous laisses jamais sur notre faim.

Tu nous donnes la nourriture pour la vie éternelle par ta Parole et ton Eucharistie.

Tu multiplies les élans de notre cœur pour combler les affamés de notre temps.

Aide-nous à partager nos moyens de vivre,

et à porter au monde nos raisons de vivre et d’espérer en toi.

Au soir de notre vie, tu nous jugeras sur l’amour.

Amen

Emmanuel MÉRIAUX, diacre permanent

Paroisse Saint Louis de Montfort (44)

le 4 août 2024


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