Mc 5, 21-43
L’évangile de ce dimanche se situe après que
Jésus ait guéri
un possédé (c’était au début du chapitre 5 de l’évangile de Marc). Jésus
vient de quitter les bords du lac de Galilée ;
il atteint ici l’autre rive, accompagné de ses seuls disciples, car
il n’a
pas autorisé le possédé à se joindre à eux ; car pour Jésus,
l’heure n’est
pas encore venue d’adjoindre aux apôtres un nouveau disciple. Cependant,
il ne
l’a pas abandonné, là n’est pas son désir car son désir c’est celui de
Dieu le
Père qui est amour, Dieu qui a envoyé son Fils unique dans le monde,
afin que
tout homme qui croit en lui ait la vie éternelle. Non,
Jésus n’abandonne pas le possédé, il
l’envoie en lui disant :
« Va dans ta maison auprès des
tiens et
rapporte-leur tout ce que le Seigneur a fait pour toi dans sa
miséricorde. »
Voici donc Jésus et les siens qui reviennent sur
l’autre
rive, sur les terres d’Israël. Une foule nombreuse les y attend, une
foule qui
s’est rassemblée dans l’attente sans doute de gestes salvifiques ou de
signes
de guérison.
Jésus vient de passer beaucoup de temps avec ses
disciples, il a enseigné ceux qu’il a institués, utilisant pour cela des
paraboles.
« Il ne parlait pas sans
paraboles, mais
en particulier, il expliquait tout à ses disciples. »
La foule est donc nombreuse, on accourt de
partout, on se
bascule autour de Jésus, au risque de l’écraser !
On notera ici que l’évangéliste Marc réunit
plusieurs
personnes dans un même récit – c’est d’ailleurs un procédé qu’il utilise
à
plusieurs reprises !
Il y a d’abord une grande foule, puis un
personnage plus central,
JAÏRE un chef de synagogue. Il y a ensuite une femme souffrante qui
cherche à
le toucher en vue d’une guérison ; puis est évoquée la fille de
Jaïre,
âgée de 12 ans qui serait sur le point de mourir.
Je retiendrais plus particulièrement 2
personnages :
la femme malade et la jeune fille de 12 ans.
Nous avons ici 2 histoires distinctes, 2
histoires qui semblent
pourtant se lier l’une et l’autre. La première histoire est celle d’une
femme
atteinte d’un mal incurable, une femme condamnée à vivre avec son
mal ; la
deuxième est celle d’une jeune fille proche de la mort.
Ainsi donc 2 récits se croisent, 2 faits
contradictoires
qui évoqueraient pour le premier l’impossibilité pour une femme de
donner
naissance, pour le second c’est la peur d’un père de voir sa fille
mourir d’une
mort prématurée : NAISSANCE et MORT viennent ici se
mêler ; NAISSANCE, MORT, deux mots qui suffiraient à évoquer notre
propre
existence.
Cependant, on ne peut résumer cette existence à
un début
et une fin ; entre ces deux mots il y a tout ce qui fait notre vie,
il y a
aussi la présence du Christ qui a vaincu la mort ! Le Christ qui
est venu
partager notre vie humaine.
Le Christ a vaincu la mort sur une croix et par
sa propre
Résurrection il nous assure que nous vivrons éternellement.
« Jeune fille,
relève-toi ! »
Lorsqu’il saisit la main de la jeune fille pour
la relever,
Jésus lui offre un geste de Résurrection. Le verbe
« relever »
prend ici une signification différente, il s’inscrit dans un vocabulaire
propre
à la Résurrection.
Dans l’évangile de ce dimanche, la NAISSANCE et
la MORT se
retrouvent ainsi au centre d’une rencontre. La naissance et la mort
donnent
forme à tout ce qui fait notre existence humaine, une existence au cours
de
laquelle s’entrecroisent des évènements heureux et malheureux, une
existence
parsemée de hauts et de bas, de peines et de joies, de doutes et de
craintes.
Mais Jésus dit à Jaïre : « Ne crains pas, crois
seulement ! »
Par cette affirmation, il l’invite à la foi, et
donc à
l’Espérance en la Résurrection.
En Jésus se croisent deux mondes : celui
qui est à
venir lorsque Dieu nous appellera, et celui dans lequel nous nous
efforçons de
vivre, en tentant de répondre à l’appel et à la bienveillance du Christ
notre
Sauveur.
Et puisqu’il nous a fallu naître et qu’il nous
faudra
mourir, apprenons à croire, vivons dans la Foi et dans l’Espérance.
Mais qu’est-ce donc vivre dans la foi si ce
n’est
simplement vivre en reconnaissant que nous sommes au monde, à notre
place, souvent
pécheurs, mais en tant que chrétiens aspirant à vivre dans la foi, cette
foi
qui nous offre de vivre en enfant de Dieu, en tant que membre de son
Eglise. La
foi nous donne la confiance puisqu’étymologiquement la foi est le fait
d’avoir
confiance.
« Que le Dieu de l’espérance
vous
remplisse de toute joie et de paix dans la foi, afin que vous
débordiez d’espérance
par la puissance de l’Esprit Saint » (dans la
Lettre de
St Paul aux Romains)
Frères et sœurs, notre monde est malade,
nous-mêmes nous
le sommes car emportés par de fausses promesses, envahis par des
discours
dissonants et contradictoires. Notre monde est malade et nous ne savons
pas
comment les choses pourraient changer ; notre monde a besoin d’être
sauvé
et donc guéri de toutes ses maladies.
Dans son message Jésus nous propose diverses
formes de
guérisons. Il y a celles proposées à chacun de nous, celles qui
aideraient à
construire un monde meilleur, un monde plus fraternel et plus solidaire,
un
monde rempli d’amour et de paix ; puis il y a les guérisons qui
s’adresseraient plus particulièrement à ceux qui aspirent à conduire et
diriger
un peuple, un peuple de frères et sœurs en humanité.
Au long de son pèlerinage parmi les hommes, le
Christ n’a
fait guère autre chose que de rencontrer des gens individuellement ou en
groupe, avec pour mission de leur proposer un message de guérison et de
paix,
et plus spécialement vers ceux qui sont délaissés et dans la détresse.
Alors frères et sœurs, amis paroissiens, ayons
la foi et
restons fidèles au message de Notre Sauveur le Christ. Il a guéri
et sauvé
ceux qui étaient perdus, il a combattu le mal, il a détruit la
mort ;
acceptons donc son invitation de passer de la crainte à la foi, de la
foi à l’espérance,
de l’espérance à la vie.
Oui Seigneur,
augmente en
nous la Foi !
AMEN
Joël
MACARIO, diacre
permanent