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LE CHRIST ROI DE L'UNIVERS


Nous fêtons, en cette fin d’année liturgique le Christ roi de l’univers. Ce terme « roi » nous renvoie à nos représentations politiques et sociales de la royauté. Jésus nous a pourtant bien dit que sa royauté n’est pas de ce monde ; Il n’empêche, cette royauté qui ressort dans les textes du jour a une dimension collective et sociale : « toutes les nations seront rassemblées devant lui ». L’avenir du monde et l’avènement du Royaume se jouent, à la fois sur le plan collectif et sur le plan personnel. Le salut concerne tous les hommes et chacun de nous en particulier.
Le Christ est Roi car il est le premier des ressuscités, et à sa suite, nous sommes invités à mettre notre cœur et notre énergie à construire avec Lui son Royaume.

Le Christ est le premier ressuscité. Dans sa lettre aux Corinthiens, Saint Paul insiste : « Le Christ est ressuscité d’entre les morts pour être parmi les morts le premier ressuscité… et c’est dans le Christ que tous revivront ». Le Salut de l’humanité, c’est Jésus le Christ. C’est à sa suite que nous serons ressuscités. Nous sommes là au cœur de la Foi. Dans l’épître, l’apôtre Paul survole toute l’histoire du salut, en mettant en valeur la place centrale du mystère de Pâques. Adam symbolise l’homme soumis aux forces du mal, du péché et de la mort. Le Christ, le nouvel Adam, a pris sur lui le péché de l’humanité et est mort sur la croix. Il s’est donné jusqu’au bout pour les hommes, et, le Père l’a ressuscité. Le mal et la mort n’ont pas encore disparu, mais nous avons l’assurance, avec le Christ, que les forces de vie l’emportent sur les forces de mort. Dans notre monde marqué par tant de violences, de guerres, et d’actes inhumains, il nous faut une certaine dose de Foi et d’Espérance pour croire que le monde ne va pas à sa ruine, mais vers ce Royaume de Dieu « Royaume de justice, d’Amour et de paix » promis par Jésus. Saint Paul affirme « qu’après avoir détruit toutes les puissances du mal… le dernier ennemi qu’il détruira, c’est la mort »…et « c’est dans le Christ que tous revivront. » Tout alors apparaîtra lumineusement lorsque nous serons accueillis dans le Royaume de Dieu. La puissance de Dieu, c’est la puissance de l’Amour.
Toute l’Histoire est bien orientée vers la rencontre de l’humanité avec Dieu. Tout sera récapitulé en Lui à la fin des temps. Le Christ est bien l’alpha et l’oméga, l’origine et le fin. L’Eternel donne sens à toute chose et à toute vie. Il est bien le Roi de l’univers.

Le Royaume du Christ est à construire ici et maintenant. Même s’il nous est promis, il n’est pas encore là… L’accès au royaume nous est bien donné par le Christ « Venez les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous… ». Cependant, Jésus nous invite, à sa suite, à participer dès à présent, à la construction de ce Royaume. Comment ? En marchant dans les pas de celui qui s’est mis au service de ses frères. Et cette invitation n’est pas facultative, elle se fait même pressante. L’évangile nous dit que ceux qui n’ont pas contribué à plus d’amour et de fraternité, qui n’auront pas remarqué le frère dans la détresse, et ne l’auront pas aidé à subvenir à ses besoins élémentaires ou ne l’auront pas visité, ceux-là n’auront pas accès au royaume des cieux. Le critère ultime pour l’accès au royaume de Dieu, c’est bien la rencontre bienveillante avec le frère, c'est-à-dire avec les hommes et les femmes qui sont sur notre route.
Le pape François, dans son exhortation apostolique « La joie de l’évangile » nous invite à « sortir », à « aller aux périphéries ». Il dénonce toute une série d’attitudes qui nous renferment sur nous-mêmes comme la « tristesse individualiste du cœur bien installé et avare » ou la culture du bien être qui nous anesthésie et nous rend « incapables d’éprouver de la compassion devant le cri de douleur des autres ». Laissons-nous interpeller par les pauvres et les personnes fragiles. La misère n’est plus un phénomène marginal en France. La population vivant en dessous du seuil de pauvreté a augmenté de plus de 800000 personnes depuis 2008. Plus de 30000 enfants sont à la rue avec leurs familles. A Nantes, les associations qui accompagnent les migrants qui ont fui leur pays ont bien du mal à faire face pour répondre à leurs besoins humains élémentaires ; par exemple, au Logis Saint Jean dont la porte est ouverte le jour pour un café, une collation et un peu d’écoute et de chaleur humaine. Les associations humanitaires et caritatives sont toujours en recherche de bénévoles, même si déjà nombreux sont les chrétiens qui entendent les appels des SDF, des prisonniers, des malades, des personnes en difficulté dans nos quartiers. Ils témoignent ainsi de la charité et de l’amour de Dieu pour chacun, pour chacune de ces brebis perdues, blessées ou faibles…

La rencontre du frère en situation de fragilité est un moment essentiel de la vie chrétienne. Benoît XVI nous dit dans « Deus Caritas est » : « L’amour de Dieu et l’amour du prochain se fondent l’un dans l’autre. Dans le plus petit, nous rencontrons Jésus lui-même, et en Jésus nous rencontrons Dieu. » Le service du frère, si nous savons le vivre en croyant, est bien une expérience spirituelle qui nourrit notre vie de chrétien et nous fait rencontrer le Seigneur.
C’est par des gestes simples que nous préparons le Royaume de Dieu : donner à manger, vêtir, accueillir, visiter… à la suite du Christ serviteur qui se met à hauteur du plus petit, lui, le Roi de L’univers.


Yves Michonneau, Diacre
Paroisse St Léger-Ste Bernadette d’Orvault
23 novembre 2014


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