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LE CHRIST ROI DE L'UNIVERS

        En ce jour, nous sommes dans la joie. Nous célébrons en effet la solennité du Christ Roi. Jésus est le roi de l’univers et cela doit nous  réjouir. Mais la liturgie de ce jour est là pour nous éviter une confusion. Elle vient nous faire comprendre le vrai sens de cette royauté. Jésus n’est pas un roi à la manière des grands ce monde. C’est ce message que voudraient nous faire comprendre les lectures de ce dimanche.
        En lisant et en relisant ce passage d’Evangile, nous pourrions lui mettre un titre : celui qui est faible….les exclus du dehors…. mettons-les devant….
- oui j’avais faim, j’avais soif d’être reconnu, d’être un peu comme les autres…..

        La fête du Christ Roi est d’abord pour les pauvres de cœur, pour ceux qui pleurent, pour ceux qui sont assoiffés de justice, pour ceux qui sont injustement humiliés, pour les victimes de l’histoire. Quel réconfort, quelle espérance,  quelle consolation pour eux – et pour nous avec eux – de se laisser alors rejoindre par les paroles de l’Apocalypse à propos du Christ : « Voici qu’il vient parmi les nuées…Je suis l’alpha et l’oméga, dit le Seigneur Dieu, je suis celui qui est, qui était et qui vient, le Tout-Puissant ».

        La fête du Christ Roi c’est le visage bouleversant de Jésus en croix entre deux malfaiteurs….. C’est Jésus tourné en dérision par ses adversaires et abandonné par les siens. C’est Jésus à l’heure de son procès devant Pilate.
La fête du Christ Roi c’est toutes ces personnes qui n’ont pas eu, qui ont tout perdu, mais du fait que nous sommes serviteurs, à l’image du Christ, retrouvent leur dignité d’êtres humains.

        J’étais un immigré qui a fui la faim ou les horreurs de la guerre, et tu m’as tendu un verre d’eau
         J’étais un ouvrier qui a perdu son travail, et tu m’as aidé dans mes recherches
        J’étais divorcé et tu as été Eglise sans frontières.
        J’ai refusé la vie d’un enfant et tu m’as donné la vie en Christ
        J’avais de la négligence, de la paresse et toi le pauvre tu m’as ouvert les yeux.
        Toi le pauvre tu m’as sorti du « on devrait faire », et  tu m’as donné de l’espérance.
        J’étais handicapé et tu as dansé, chanté avec moi

        A la situation de Jésus durant son procès, il y a le pauvre, l’exclus sans appui sur aucun pouvoir de ce monde, privé de toute domination, impuissant et bientôt livré  à être suspendu au bois de la croix…..
        Il y a ce SDF quémandeur sous le porche de l’église, à qui nous avons seulement demandé son prénom, il s’appelle DANIEL, alors oui, en pleine prière universelle prions pour ce DANIEL, car enfin nous chrétiens, ce frère DANIEL, ne sera plus en dehors de notre communauté.
Que nous demande Jésus ? De ne pas rester impassible à l’intérieur de nos églises, il nous demande de passer d’un simple figurant à une pastorale missionnaire. Cette rencontre avec le pauvre dépasse souvent nos prévisions et bouleverse nos schémas. Nous qui sommes Eglise avec Jésus, nous sommes des itinérants, c’est à dire qu’en tout lieu, avec toute personne de quelque condition qu’elle soit, par notre baptême nous avons à accompagner nos frères. Notre engagement nous amènera à la conversion, à garder l’espérance, à ne pas nous centrer sur nos petits bobos. Oui c’est le Christ incarné, ressuscité, Christ Roi qui me fait vivre.

        Frères et sœurs mettons de l’espérance dans nos vies, afin que l’espérance surgisse dans la vie de ceux qui sont déshérités.
        Jésus est avec ceux qui souffrent, ceux qui ont une vie de pauvreté, une vie troublée par des actes de violences, une vie parfois de perdition. Il est dit dans ce passage d’Evangile : « Seigneur quand est-ce que nous t’avons vu….quand sommes-nous venus à toi… » Ce qui me semble le plus marquant dans cette phrase, c’est que Jésus ne décrit pas du tout des actes extraordinaires, très méritoires, mais bien la vie de tous les jours. Il ne s’agit même pas d’avoir consacré totalement sa vie aux plus pauvres – comme un abbé Pierre ou une sœur Emmanuelle ou mère Térésa - mais aussi d’avoir nourri ses enfants, donné à boire à des amis après une marche, etc.

        On peut lire ce texte en pensant à sa propre vie ; il s’agit d’une simple humanité – mais qui manque si cruellement à notre monde. Le Christ, pour décider de conduire un homme à sa droite ou à sa gauche, examine sa vie ; c'est-à-dire qu’il s’intéresse à ses actions, non à sa foi.

        "Quand est-ce que nous t'avons vu ?" demanderas-tu dans ton face à face avec Dieu qui aura les traits de Jésus, mais peut-être aussi, ceux de  l'indigent que tu avais traité comme ton frère.


Jean CARLES, diacre permanent
23 novembre 2014


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