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Vigile Pascale


C’était la nuit… Ce fut, certainement, la nuit la plus longue des nuits de l’humanité… Celle où tout semblait fini… Ils avaient roulé la pierre pour fermer le tombeau. La vie était enfermée, vaincue … .

Où donc était la nuit primordiale, au sein de laquelle Dieu avait fait jaillir la lumière, la vie ?
Où donc était la nuit de l’Exode, nuit de liberté, où la colonne de feu et de lumière avait guidé le peuple hors d’Egypte ?
Où donc était la nuit de Bethléem, où la lumière céleste attirait les bergers vers l’enfant, promesse d’un monde nouveau ?

Lorsqu’à l’aube naissante, Marie-Madeleine et l’autre Marie se rendent au tombeau, elles ne savaient pas encore que la nuit, la nuit de la mort était finie, vaincue.
Dans un langage très biblique, l’évangéliste Matthieu nous dit : « l’ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre et s’assit dessus. » (Mt 28, 2)
Et tandis que les gardes étaient terrassés  de peur, les femmes recueillent le message qui parcourra le monde, l’embrasera : « Vous cherchez Jésus le crucifié ? Il n’est pas ici, il est ressuscité, comme il l’avait dit. » (28, 5-6).

Voilà le message qui, de proche en proche, de jour en jour, va parcourir le monde, jusqu’à nous.
Voilà pourquoi, nous nous sommes avancés dans cette église obscure, derrière la flamme du cierge pascal. Et nous avons chanté au début de cette veillée : « Ta lumière éclaire la route, dans la nuit ton peuple s’avance, libre et vainqueur ! »
La nuit est finie ; la mort est vaincue ; Christ est ressuscité. Ce n’est pas une affirmation, c’est une réalité. Tandis que, les femmes quittent le tombeau, « tremblantes et toutes joyeuses » nous rapporte l’évangile, Jésus vient à leur rencontre et les salue. Il est vivant !

Christ est ressuscité ! Ces trois mots sont-ils simplement sur nos lèvres, ou bien comme une flamme, illuminent-ils notre esprit, notre cœur, notre foi ? La lumière nous enveloppe, la lumière est en nous.

Christ est ressuscité ! Le monde a basculé. Rien ne sera plus comme avant. Nous savons que nous sommes appelés à la vie, à la vie en plénitude, au-delà de notre passage terrestre. Tout est devenu possible. Comme le dit Saint Paul dans sa lettre aux Romains : « Si nous sommes passés par la mort avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui. » (Rm 6, 8).
Et c’est notre baptême qui est venu réaliser en nous ce passage. Comme nous le rappelle Paul : « Si par le baptême dans sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lui, c’est pour que nous menions une vie nouvelle. » (Rm 6, 4)

Mener une vie nouvelle… ! Voilà pourquoi, nous allons en cette nuit pascale, renouveler les promesses de notre baptême. Quelles sont-elles ? Vivre en enfant de lumière. C’est-à-dire renoncer au mal, sous toutes ses formes, pour être au cœur du monde signe de la tendresse de Dieu, de la vérité, de la paix, de l’amour de nos frères. Pensez-y en prononçant les paroles : « nous y renonçons ».

Avez-vous remarquez que le texte de l’évangile se termine par ces mots de Jésus aux femmes qui couraient porter la nouvelles aux disciples : « Allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront. » (Mt 28, 10).
La Galilée. Terre de Palestine où se mêlent juifs et non juifs. Carrefour des nations comme on l’appelait.
C’est là qu’il précède ses disciples, les entrainant déjà à la mission universelle.
C’est là aussi qu’il nous précède toujours, au carrefour des humains, hors de nos églises, de nos cercles fermés. Là où nous avons à enraciner notre vie de ressuscités, là où nous avons à témoigner de l’évangile.

De même que la flamme du cierge pascal a éclairé peu à peu cette église, de même la lumière du Christ fait reculer, peu à peu, les ténèbres qui enserrent le monde.

De même que la flamme du cierge pascal s’est communiquée à chacun et chacune d’entre nous, de même puissions-nous porter à nos frères la lumière qui dissipe la nuit du doute, la nuit de l’isolement, la nuit de la mort.

En terminant, je vous rappelle ces mots de Paul : « pensez que vous êtes morts au péché, et vivants pour Dieu en Jésus-Christ. » (Rm 6, 11)

Alléluia !

Georges AILLET, prêtre.
23 avril 2011




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