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Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ

Dt 8, 2-3. 14b-16a
Ps 147 (147b
Co 10, 16-17
Jn 6, 51-58

 
« Moi je suis avec vous jusqu’à la fin du monde ».
Selon l’évangéliste Matthieu, ce sont les dernières paroles de Jésus avant son retour vers le Père. Oui Jésus a disparu aux yeux de ses disciples. Mais, après sa disparition, il a laissé trois signes visibles de sa présence réelle : la Parole de Dieu, l’Assemblée des croyants et son Corps partagé. Lorsque nous sommes rassemblés pour le sacrement de l’Eucharistie, Jésus est présent en même temps dans sa Parole, dans son Pain et dans nos frères. Il se donne à voir, à entendre et à manger. Il nous transmet son Amour, son Esprit et sa Vie. C’est pourquoi le concile Vatican II affirme : « L’Eucharistie est la source et le sommet de toute vie chrétienne » (L.G. 11). Et aujourd’hui, c’est précisément ce sacrement du Corps et du sang du Christ que l’Eglise célèbre.

Le Corps du Christ, c’est d’abord l’assemblée des fidèles. Nous venons d’entendre Paul déclarer aux chrétiens de Corinthe, « la multitude que nous sommes est un seul corps. » Plus loin, il précise : « Vous êtes le corps du Christ, et, chacun pour votre part, vous êtes les membres de ce corps. » C’est donc ensemble, dans notre diversité, que nous sommes les « marques vivantes de son visage, les signes visibles de sa tendresse. »  Que nous formons Eglise, Eglise qui n’est pas du monde mais qui est présence réelle de Dieu dans le monde.
Privés de rassemblements physiques pendant plusieurs semaines, nous avons sans doute été conduits à découvrir, à inventer ou à développer d’autres formes de relation avec Dieu, d’autres formes de présence au service de nos frères. Ce manque nous aura peut-être permis de mieux comprendre les croyants qui vivent cette situation en permanence dans de nombreux pays à cause de leur appartenance religieuse. Quelles conséquences pouvons-nous en tirer pour vivre au mieux la communion avec le Christ, la relation avec nos frères chrétiens, le dialogue avec les croyants autrement et la solidarité avec les blessés de la vie et les pauvres de notre société ?

Le Corps du Christ, c’est aussi la nourriture que nous recevons lorsque nous communions à la messe. Le jeûne forcé que nous avons vécu pendant plusieurs semaines est une occasion pour nous de mieux comprendre ce que certains chrétiens vivent déjà depuis longtemps dans nos communautés ou à travers le monde. Oui, heureux sommes-nous d’être invités à la table du Seigneur !
Pour manifester sa présence réelle dans l’eucharistie, le Christ a choisi ce qu’il y a de plus humain, de plus quotidien dans le monde : du pain et du vin « fruits de la terre et du travail des hommes ». Comment cette matière de nos vies ordinaires peut-elle devenir signe, sacrement de salut ? Par la Parole. Ce qui fait de ce pain le corps du Christ, c’est sa Parole ! Celle que reprend le célébrant au moment de la consécration : « Ceci est mon corps, livré pour vous… Ceci est mon sang, le sang de l’alliance nouvelle versé pour vous et pour la multitude. »
En recevant l’eucharistie, nous assimilons physiquement la Parole de Dieu faite chair, pour vivre l’Esprit de service. Et, comme Jésus nous a dit « Celui qui mange ma chair demeure en moi et moi en lui », nous devenons porteurs de sa présence au monde dans lequel le diacre ou le prêtre nous renvoie en fin de célébration.

Le Corps du Christ, c’est encore la Parole de Dieu. Celle qui manifeste sa présence non seulement au cours de nos célébrations, mais aussi lorsque le rassemblement communautaire n’est pas possible ou lorsque nous ne pouvons pas partager le pain de l’eucharistie. Heureusement, dans la lecture du Deutéronome, nous avons entendu que « L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de tout ce qui vient de la bouche du Seigneur ». Parole qui a été reprise par Jésus dans sa tentation au désert et rapportée par l’évangéliste Matthieu.

Le Corps et le Sang du Christ, sont bien le sacrement de sa présence réelle dans la Parole, l’Assemblée et le Pain. La Parole qui nous renvoie à l’esprit pour comprendre et discerner, le Pain qui nous renvoie au corps à nourrir et entretenir, l’Assemblée qui nous renvoie aux frères humains à aimer et à servir.

Dans quelques instants, Sylvie, vous allez recevoir le baptême et l’eucharistie. Comme tous les catéchumènes du diocèse, vous auriez dû être baptisée à la veillée pascale. Par votre acte de foi en la Parole de Dieu, votre démarche prend un sens particulier en ce jour où nous célébrons le sacrement du Corps et du Sang du Christ. Avec le psalmiste, louons ensemble le Seigneur qui « envoie sa Parole sur la terre. Rapide, son Verbe la parcourt »


Hubert PLOQUIN, diacre permanent
le 14 Juin 2020                                    
Ste Bernadette et St Léger d’Orvault   




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