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Dimanche de la Sainte Famille

             
Si 3, 2-6.12-14 ; Ps 127 ; Col 3, 12-21 ; Mt 2, 13-15.19-23

   Au plein milieu de nos fêtes, entre Noël et le 1er de l'an, c’est en famille que nous sommes rassemblés ce matin. Si Marie, Joseph et Jésus devaient s’adresser à chacune de nos familles: heureuse ou déchirée, pleine de joies, mais aussi confrontée à toutes sortes de situations pas toujours simples ou des conditions de vie difficiles (santé, budget, dialogue difficile, problèmes d’orientations, difficultés éducatives, tensions, conflits de générations) ou aussi la tentation du repli sur soi face à la crise sociale et politique, le chômage, l’arrivée massive des migrants et réfugiés, le danger du terrorisme ! Quel serait leur message ce matin (ce soir)?

Cette famille « sainte » n’a pas vécu dans les nuages. Jetée déjà sur les chemins de l’exil, par la violence de ce temps là ; elle a aussi connu les inquiétudes de l’adolescence quand elle cherchait Jésus... Comme toutes les familles, un jour ou l’autre, elle a connu les déchirements, les angoisses, ballottée dans le tourbillon de l’histoire. Cette famille a été une vraie famille, avec des problèmes comme tout le monde en connaît. Voilà peut-être qui peut nous rassurer !

Alors voulez-vous que nous laissions un instant Marie, Joseph et Jésus nous parler, s'adresser à chacune de nos familles qu'elle quelle soit :
La 1ère Marie nous dirait : « je voudrais aujourd’hui rejoindre toutes les mamans. Spécialement celles qui sont seules, veuves, séparées de leurs enfants ou qui n’ont pas eu la joie de passer Noël avec leur fils ou leur fille. Celles qui sont dans l’angoisse parce qu’un enfant ou leur petit fils ne va pas bien, celles jetées sur les routes avec tous ces réfugiés et migrants…comme sur notre quartier. Je voudrais leur dire que moi, la maman de Jésus, je suis de tout cœur avec elles ; car j’ai connu les douleurs de l’enfantement, j’ai connu l’angoisse de voir mon enfant menacé par la haine des hommes, l'exil, la peur de sa disparition quand il était adolescent, et surtout la douleur de sa passion. Mais gardez confiance, une secrète espérance veille.  Je voudrais aussi rejoindre toutes les femmes qui ne connaissent pas la joie de la maternité et celles qui souffrent de n’avoir pu être mère… Soyez sûres qu’il existe mille et une manière de rendre votre vie féconde et d’être mère. De multiples façon vous pouvez donner la vie… »

Joseph, lui, nous parlerait ainsi: «  Je voudrais aujourd’hui rejoindre tous les papas. Ceux qui souffrent du drame de la séparation, l’échec du couple. Ceux qui ne peuvent avoir leurs enfants en ces jours de fête. Ceux qui sont seuls, à l’hôpital, dans une maison de retraite. Moi, Joseph, j’ai connu le doute, perturbé devant ce qui arrivait à Marie, les misérables conditions de la naissance de l’enfant puis l'exil et le long retour. Mais dans la foi et la confiance j’ai entendu : « ne crains pas ».  Je voudrais bien sûr m’adresser à vous, pères de famille ou grands pères heureux, entourés de vos enfants et petits enfants… »
Rude tâche et quelle responsabilité que celle d’être père, d’être mère, de construire un couple, une famille aujourd’hui !

Jésus aussi a quelque chose à nous dire : « Moi, je voudrais rejoindre aujourd’hui les enfants, les jeunes filles et garçons : celles et ceux qui connaissent le drame de la maladie, du handicap, de la séparation de leurs parents. Ceux qui souffrent de secrètes blessures. Vous qui n’avez pas d’amis, vous dont l’avenir semble fermé… Confiance, en me faisant l’un d’entre vous, je suis venu vous ouvrir un avenir, vous dire que je crois en la vie, plus forte que tout. J’ai foi en l’homme et j’ai mis sur votre route des compagnons pour vous prendre la main et vous montrer le chemin: parrains, marraines, animateurs, éducateurs. Si vos parents semblent parfois ne pas vous comprendre? Dites-vous que moi aussi, ils ne m’ont pas compris, quand je devais être dans le temple… Mais faites leur confiance, ils assument leur mission de parents. Ils ont dans leur cœur la capacité de vous donner le meilleur d’eux-mêmes ».
Oui la Sainte Famille a quelque chose à nous dire à tous : A son école on découvre que la famille est le lieu de la transmission et du don, un lieu de croissance, un lieu d’amour, d’ouverture aux autres et de confiance.

La famille lieu du don de soi (transmission :
1ère mission de la famille c’est de communiquer les valeurs (humaines et spirituelles) fondatrices de l’homme et donner beaucoup d'amour. Beaucoup de parents l’accomplisse avec générosité et responsabilité. ça ne se fait pas non plus sans mal, sans difficulté. Il y a des déceptions, les passages à vide, de la lassitude ou de l’usure…Ayez confiance.

La famille lieu de croissance :
Comme Jésus a eu besoin du milieu familial pour grandir et progresser, nos familles ont pour vocation d’être ce milieu favorable à la croissance de chacun, c’est à la fois un souci et une fierté d’élever ses enfants, l’éducation n’est pas à sens unique. Tenez combien de parents, de jeunes familles renouent et se réveillent à la foi grâce à leurs enfants (à l’occasion d’un baptême ou du caté, d’éveil à la foi, des dimanches jeunes familles). C'est le témoignage que me donnait ce jeune couple ces derniers jours lors de la préparation de leur mariage et des baptêmes de leur 2 enfants

La famille lieu d’amour et de confiance :
Il a fallu à Marie et Joseph beaucoup de confiance pour prendre le chemin de l’exil en Égypte et le retour, à travers le désert, en Galilée, pour accueillir ensuite la vocation de Jésus, le donner à sa mission. Marie en a su le prix !
Aujourd’hui comme hier il n’est jamais facile pour des parents d’aimer leurs enfants sans vouloir les garder, les modeler à notre image. Expérience parfois douloureuse de les laisser partir, d’accepter leur destinée, leurs choix, si surprenants qu’ils soient.
La famille n’est pas le lieu du « cocooning », du chacun pour soi. Elle peut mettre sur la route de l’engagement, du service, de la solidarité, du partage.
N’est - elle pas le laboratoire de la société : « l’Église domestique » ?
Même à petits pas Jésus nous entraîne vers plus de vie, d’amour partagé et donné, de CONFIANCE.

Alors qu’une année encore bien mouvementée s’achève avec ses joies et ses peines, ses incompréhensions donne Seigneur à tous tes enfants, à toutes nos familles, particulièrement toutes ces familles, ces enfants sur les routes de l’exil, la joie de se savoir aimés de toi et de rayonner cette joie. Alors LA SAINTE FAMIILE, pourquoi pas LES ? toute famille qui grandit et vit dans l'amour n'est-elle pas SAINTE ? Je le crois.

François CORBINEAU, diacre permanent
le 29 décembre 2019

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