2° dimanche de l'Avent.
« Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche! »
Aujourd'hui, il est question de changement et de rencontre.
Comment
pourrions-nous regarder sereinement et face à face, un ami auquel nous
aurions été infidèles en lui manquant par indifférence ou en le
critiquant?
Il nous faudra, au moins au fond du
cœur, lui en demander pardon et nous promettre, vraiment, de changer
notre attitude, pour aller en paix à sa rencontre.
Toute rencontre ''vraie'' nous demande une préparation pour recréer un espace d'harmonie dans la relation.
Nous avons entendu les paroles de Jean le baptiste et elles peuvent
nous paraître dures. ''Engeance de vipères! Qui vous a appris à fuir la
colère qui vient?'' Et puis encore: ''Quant à la paille, il la brûlera
dans un feu qui ne s'éteint pas.''
Mais c'est
bien parce que Jean témoigne que, Jésus, par sa venue, révèle l'amour
absolu de Dieu, qu'il emploie ces mots pour nous appeler à la
conversion.
Nous sommes appelés à regarder notre
vie et à reconnaître qu'elle est si souvent ''mal accordée'' à cet
amour de Dieu pour nous. En le reconnaissant, cette découverte doit
nous faire sortir de notre coquille et nous faire prendre la bonne
direction.
Ce temps de l'Avent, ce temps qui nous
conduit à l'avènement du Sauveur, nous permet, nous invite à faire une
démarche de rencontre.
Se convertir, cela se vit au quotidien, mais il y a des moments où nous pouvons y porter encore plus d'attention.
''Convertissez-vous!'' Voilà des mots qui ont un sens et dont il faut s'imprégner.
Cela
n'est pas autre chose que se retourner vers Dieu qui vient à nous.
Rappelons-nous aussi ce qu'il nous a dit: ''Je ne suis pas venu pour
juger le monde, mais pour le sauver''
N'est-ce pas une marque rassurante d'amour qui nous met en confiance?
Nous n'oublions pas que le salut promis est déjà venu. Nous savons que
le Christ reviendra pour que tout soit achevé.
Mais alors, frères et sœurs, quel est donc l'aujourd'hui de Dieu, cet
aujourd'hui que nous vivons en nous préparant à Noël?
Cet aujourd'hui, c'est le temps où il vient ''encore et toujours'' à chaque instant...PAR NOUS.
C'est de notre mission de baptisés, que de le faire advenir...Et le
Christ nous demande notre participation. Ne soyons donc pas des passifs
ensommeillés. ''Tenez-vous prêts'', avons-nous entendu dimanche
dernier. Aujourd'hui:''changez vos cœurs''
Vous êtes et vous serez sauvés par l'Amour. L'amour est Dieu et Dieu sauve! C'est son nom!
Oui,
si se convertir, c'est se retourner vers Dieu, maintenant cela passe
par les autres, nos frères en humanité. C'est en eux qu'il est avec
nous. C'est en nous qu'il est présent à tous.
Se convertir, c'est par conséquent reprendre le chemin ou en changer...quand on s'est perdu.
Cela demande, je crois, du discernement et de l'attention. Cela demande aussi un équilibre de vie.
Prenons
le temps de la prière, c'est par la prière, cette rencontre cœur à
cœur, que nous pouvons recentrer et faire le point de notre relation à
Dieu.
Cependant, tout autant, nous devons vivre
cette relation en équilibre dans notre engagement quotidien dans le
monde.
Notre monde sera le ''Royaume'' quand nous le rendrons à l'amour.
Le salut est aussi Libération. Cette libération, en ces temps
terrestres que nous vivons, passe par celle des injustices et des
aliénations qui interdisent à tant de monde de vivre dignement leur
humanité. C'est en y œuvrant que nous la permettrons. Oh! Ne cherchons
pas d'actions d'éclat, car c'est dans les petites choses de chaque
jour, là où nous vivons et pas ailleurs, que Dieu se
révèle...Simplement si l'amour, l'entraide, le partage sont au centre
de notre vie.
Dans nos villes, en ce moment, le Christ est mis à la
rue, dans le froid de ces jours derniers. Ce n'est même pas une étable
qui l'accueille. Ces temps-ci des familles entières se sont entendues
dire ''qu'il n'y avait pas de place pour elles'' Ceci me rappelle des
mots que j'entends la nuit de Noël.
Face à cela, des bénévoles
œuvrant pour elles n'ont pas baissé les bras. Assidûment, ils ont
demandé et obtenu des abris. Il n'y avait pas de place...Il y en a eu...
N'est-ce pas là courage et persévérance dont nous a parlé Saint Paul?
Bien avant Isaïe avait annoncé que la voix du prophète crierait dans le désert.
Frères et sœurs, notre avent sera-t-il désert?... ou marqué dans nos cœurs et nos esprits d-un message reçu et mis en œuvre?
Si Dieu, par son Fils, s'est fait vulnérable en devenant si proche de nous, ce n'est pas pour rien!
Écoutons ce qu'écrit Bernard PODVIN dans le journal La Croix de ce samedi:
''Cette année encore, le plus vulnérable de nos frères risque de ne pas être l'hôte de notre humanité.
Il
a pour nom le sans abri, l'isolé, le malade, le croyant persécuté,
l'embryon...Serons-nous présents pour transformer les ''pierres
d'aujourd'hui?''
Faut-il être si pauvre et n'être rien pour se faire veilleur en attente?
Jean François NEAU, diacre permanent
le 05 / 12 / 2010