9° dimanche ordinaire.
Année A 01/06/08
Dans
l’évangile que nous venons d’entendre, une partie, le passage sur la
nécessité de construire sa maison sur le roc figure dans les textes
proposés aux fiancés pour la célébration de leur mariage. Et il est
souvent retenu…Un choix qui manifeste leur réalisme car il n’est pas
évident dans le contexte social actuel d’envisager 50, 60 ans, voire 70
ans de fidélité à un engagement. Ce choix traduit leur volonté de
s’appuyer sur le roc de l’amour de Dieu et des valeurs chrétiennes du
mariage.
Mais ce texte dans sa globalité, n’est pas une exclusivité
pour les jours de mariage ; il est d’actualité pour chacun de nous
aujourd’hui. L’évangile nous pose une question fondamentale :
sommes-nous prêts à accomplir la volonté de Dieu ?
Pour accomplir la volonté de Dieu, nous avons à être attentif à trois choses :
- La première : à veiller à la cohérence entre nos paroles et nos actes.
- La deuxième, c’est de rester ajusté à Dieu, d’être fidèle à son Esprit.
- La troisième, de construire notre vie en nous appuyant sur le Christ notre roc.
La première vigilance, c’est la cohérence entre nos paroles et nos actes.
Nos
aspirons tous et tout particulièrement les jeunes, à l’authenticité de
nos relations humaines ; nous réclamons avec force une cohérence
entre le dire et le faire, entre la foi proclamée le dimanche et la foi
vécue dans la semaine. Jésus nous dit : « Il ne suffit pas de
dire Seigneur, Seigneur, pour entrer dans le Royaume des cieux, il faut
faire la volonté de mon Père qui est aux cieux. »
Prier ne suffit donc pas, notre prière sera authentique si elle nous aide à passer aux actes.
Nous
vivons dans un monde qui entend de nombreux discours en tous genres.
Malheureusement, beaucoup ne sont pas suivis d’effets. Nous constatons
souvent un gros décalage entre les belles promesses et la réalité de la
vie de tous les jours. Le monde chrétien n’est pas le dernier à parler.
Mais s’il est tout à fait normal que les chrétiens s’expriment, qu’ils
donnent leur point de vue sur tel ou tel sujet de société, ce qui pose
problème, c’est quand il y a incohérence entre ce que nous disons et la
manière dont nous vivons.
Nous ne sommes pas cohérents quand nous
refusons de partager avec celui qui n’a rien, quand nous tolérons une
injustice, quand nous gardons de la rancœur et de la rancune contre
telle ou telle personne qui a pu nous faire du mal. A travers ces
manquements, c’est le Seigneur lui-même que nous rejetons et méprisons.
Notre grande tentation c’est de fermer les yeux sur la misère de nos
frères ou de nous évader dans le bavardage. Aujourd’hui, l’évangile nos
met en garde, il ne suffit pas de bien parler, il faut agir.
La 2ème vigilance, c’est de rester ajusté à Dieu, d’être fidèle à son Esprit.
Une
autre illusion nous guette, celle de multiplier les bonnes œuvres pour
Dieu, d’ouvrir peut-être de temps en temps notre porte-monnaie pour
répondre à tel ou tel appel de générosité en pensant faire la volonté
de Dieu. Mais sans nous assurer d’être en communion avec Lui, avec son
Esprit.
Dans notre monde chrétien, beaucoup trop d’hommes et de
femmes recherchent le spectaculaire dans la religion : des
prophéties, des miracles au lieu de s’appliquer humblement à une vie
d’amour dans le quotidien, l’ordinaire, le banal de nos vies. On peut
vouloir transporter les montagnes, on peut accomplir des exploits, mais
sans amour nous dit st Paul, cela ne sert à rien.
Cohérence entre nos paroles et nos actes, ajustement à l’Esprit de Dieu.
La 3ème vigilance, c’est de construire sur le roc.
Pour
nous aider à comprendre tout cela, Jésus utilise une comparaison. Celui
qui veut construire sa maison, doit s’appuyer sur du solide, sinon, à
la moindre tempête elle sera balayée. Toute la bible nous le répète, le
Seigneur est notre rocher. Batir sa vie sur le roc, c’est s’appuyer sur
le Christ lui-même. En dehors de lui, nous ne pourrons pas résister aux
tempêtes de la vie. Notre monde a besoin de chrétiens solides, fermes
dans la foi et qui répandent dan leur vie le parfum de l’évangile.
Dans
quelle maison habitons-nous, qu’est-ce qui la fait tenir debout ?
Nos choix de vie sont-ils en fidélité avec le Christ ou simplement
badigeonnés d’Esprit en surface ? Notre foi est-elle un engagement
réel à la suite du Christ vivant ou bien un simple maquillage ou encore
un masque ?
Le piège qui nous guette dans la mise en pratique
de la Parole de Dieu, c’est de renvoyer à plus tard notre
conversion. Moïse le rappelle au peuple hébreux, nous l’avons entendu
dans la 1ère lecture : « Veillez à mettre en pratique les
décrets et les commandements que je vous présente aujourd’hui »
Bâtir sur le roc, c’est recommencer, aller plus loin chaque fois qu’un appel à l’amour nous a rejoints et touchés.
En
nous rassemblant pour célébrer l’Eucharistie, nous voulons nous appuyer
sur le Seigneur. Chaque messe nous donne l’occasion de nous convertir
et de nous ajuster à lui. C’est là que nous venons faire le plein
d’amour gratuitement pour le communiquer sans limite à ceux qui nous
entourent.
Jean-Pierre BIRAUD, diacre permanent.
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